dimanche 11 octobre 2009

POURQUOI LES CONIFERES RESTENT VERTS


Il y a très longtemps, dans les forêts du Grand Nord, vivait un jeune merle. Pendant l'été, il avait bien grandi et était devenu fort et robuste.

La veille du départ pour le sud, lors du dernier vol d'entrainement, un grand héron heurta le jeune merle de plein fouet. Sonné par le coup, il tomba comme une feuille d'automne. Son aile le faisait souffrir et pendait bizarrement.

-"Ton aile est cassée" lui dirent les vieux merles.

-"Tu ne pourras pas nous accompagner demain, car tu te noierais à coup sûr dans la mer. Tu vas être obligé de rester ici et d'y passer l'hiver. Il faut te trouver un abri dans la forêt. Au printemps, nous reviendrons te chercher."

Le lendemain, il regarda tristement tous ses amis s'envoler vers l' Afrique. Le coeur gros, et les plumes tristes, il se mit à la recherche d'un abri. Mais où trouver un coin pour passer l'hiver dans cette grande forêt ?
Il rencontra un vieux chêne imposant.

-"Dites-moi, Monsieur le Chêne, je me suis cassé une aile et je ne peux donc pas partir pour les régions chaudes. Pourrais-je, juste pour cet hiver construire un nid entre vos grandes branches pour me protéger du froid ?"

-"Certainement pas ! Il n'en est pas question ! Cherche un autre arbre. Si tu as faim cet hiver, tu mangeras tous mes glands et je deviendrais un chêne sans glands. Les autres vont se moquer de moi."

Le jeune merle partit à la recherche d'un autre arbre. Bientôt, il arriva près d'un magnifique bouleau. Il paraissait tellement accueillant, tellement beau et gentil que le merle osa lui adresser la parole.

-"Dites-moi, Monsieur le Bouleau, m'autoriseriez-vous à trouver refuge entre vos branches contre le vent du Nord ? Mon aile est cassée et je dois trouver un abri pour cet hiver, sinon je vais mourir gelé. Lorsque le printemps reviendra, je chercherai un autre abri."

-"N'es-tu pas un peu fou ? Dit le bouleau d'un air méprisant, garder mes propres feuilles me donne assez de travail, j'ai besoin de toutes mes branches. Je ne peux en sacrifier une seule pour te protéger. Cherche quelqu'un d'autre !"

Au détour d'un sentier, le jeune merle aperçut un joli saule aux branches flexibles. Sûr que celui-ci allait lui accorder sa protection...

-"Monsieur le Saule, puis-je nicher pour cet hiver entre vos branches ? Je me suis cassé une aile et je ne peux m'envoler vers l' Afrique avec les autres. Me le permettez-vous ? Je vous en prie !!"

-"Je suis désolé, mais je ne te connais pas. Qui me dit que tu ne vas pas creuser des trous dans mes branches, comme les pies, et que tu ne mangeras pas mes feuilles ? Peut-être qu'un autre arbre acceptera de prendre un étranger sous sa protection !"

Fatigué, le merle s'éloigna , bien décidé à ne plus demander protection à personne. De toute façon personne ne voulait l'aider. Il erra dans les bois pendant des jours, tous les arbres prévenus par le chêne, le bouleau et le saule détournaient la tête à son approche.

Un jour, le merle arriva dans une clairière où se tenaient 3 arbres les uns à côté des autres : un sapin, un pin et un genévrier.

-"Où vas-tu ?" Demanda le grand pin étonné. Tu devrais être parti pour le sud. Si tu ne pars pas très vite, tu vas geler ici !"

-"Je sais bien, mais je me suis cassé une aile. Je cherche désespérément un abri, mais personne n'a de place pour moi."

-"Si tu veux, tu peux rester auprès de nous, dit le grand pin. Construis ton nid entre mes branches. Je suis assez grand et fort pour te protéger contre tout danger."

-"Mes branches sont assez touffues pour arrêter le vent du Nord, dit le sapin. Fais ton nid dans ses branches les plus épaisses, mais reste bien près de moi, de cette façon tu ne sentiras pas le vent."

-"Quant à moi, tu pourras te nourrir de mes baies tout l'hiver." Ajouta le genévrier.

Le merle était heureux et chaque jour il chantait pour ses nouveaux amis.
Bientôt le vent du Nord arriva. Il souffla sur les feuilles du chêne et les fit tourbillonner jusqu'à ce qu'elles forment un tapis sur le sol. Puis, le vent tourna autour du bouleau et du saule , comme une toupie et chassa toutes leurs feuilles une à une.

Ensuite, il arriva près du pin , du sapin et du genévrier.

-"Ah ! Encore des arbres verts !" Dit le vent en poussant des cris de joie.

-"STOP !" retentit soudain une voix forte. C'était le roi Hiver.

-"Laisse ces trois arbres tranquilles, ils ont aidé un jeune merle qui demandait de l'aide. Comme récompense, Ils pourront rester verts pour toujours."

Le vent du Nord jeta un coup d'oeil à travers les branches du pin et vit le petit merle à l'abri dans son nid douillet.

-"Vous avez raison, je vais les laisser en paix."

Voilà pourquoi, depuis ce jour, tous les pins, sapins et genévriers restent aussi verts l'été que l'hiver !!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire