mardi 27 décembre 2011

GALETTE HABILLEE D'OR



Ronde galette

Habillée d'or

Ronde galette

Tu caches encore

Entre tes miettes

Un vrai trésor.



Papier de soie

Secret de Roi

Papier d'étrennes

Baiser de Reine

Fève d'un jour

Et de toujours


dimanche 14 août 2011

AVOIR ET ÊTRE

Loin des vieux livres de grammaire
Ecoutez comment un beau soir
Ma mère m'enseigna les mystères........
Du verbe être et du verbe avoir.

Parmi mes meilleurs auxiliaires,
Il est deux verbes originaux.
Avoir et Être étaient deux frères
Que j'ai connu dès le berceau.

Bien qu'opposés de caractère,
On pouvait les croire jumeaux,
Tant leur histoire est singulière.
Mais ces deux frères étaient rivaux.

Ce qu' Avoir aurait voulu être,
Être voulait toujours l' avoir.
A ne vouloir ni dieu ni maître,
Le verbe Être s'est fait avoir.

Son frère Avoir était en banque
Et faisait un grand numéro
Alors qu' Être, toujours en manque
Souffrait beaucoup en son égo.

Pendant qu' Être apprenait à lire,
Il faisait ses humanités
De son côté sans rien lui dire
Avoir apprenait à compter.

Et il amassait des fortunes
En avoirs, en liquidités,
Pendant qu' Être, un peu dans la lune
S'était laisser déposséder.

Avoir était ostentatoire
Lorsqu'il se montrait généreux.
Être en revanche, et c'est notoire,
Est bien souvent présomptueux.

Avoir voyage en classe Affaires.
Il met tous ses titres à l'abri.
Alors qu' Être, est plus débonnaire,
Il ne gardera rien pour lui.

Sa richesse est toute intérieure
Ce sont les choses de l'esprit.
Le verbe Être est tout en pudeur
Et sa noblesse est à ce prix.

Un jour à force de chimères
Pour parvenir à un accord,
Entre verbes ça peut se faire,
Ils conjuguèrent leurs efforts

Et pour ne pas perdre la face
Au milieu des mots rassemblés,
Ils se sont répartis les tâches
Pour enfin se réconcilier.

Le verbe Avoir a besoin d'Être
Parce qu'être c'est exister.
Le verbe Être a besoin d' Avoir
Pour enrichir ses bons côtés.

Et de palabres interminables
En arguties alambiquées,
Nos deux frères inséparables
Ont pu être et avoir été.



jeudi 9 juin 2011

MADEMOISELLE SCARABEE

Ce matin là, mademoiselle scarabée s'est levée, elle a fait sa toilette, elle s'est coiffée, elle s'est maquillée, elle s'est pomponnée..... Elle s'est habillée avec une jupe blanche , un corsage rouge et..... un très joli chapeau. Elle est sortie dans la rue, s'est assise sur un banc et..... elle a attendu.

Vient à passer monsieur Cheval

- Oh bonjour mademoiselle scarabée, comme vous êtes en beauté ce matin !!

- Ben oui !! Je me suis coiffée, je me suis maquillée, je me suis pomponnée car je cherche un mari !!

-Oh, ça tombe bien, moi, je cherche une femme !! veux-tu m'épouser ??

- Minute, est-ce-que tu sais chanter ???

Et mademoiselle scarabée se met à chanter :

Si tu m'épouses comme tu le veux,
Tu seras tout ce qu'il y a d'heureux
Tu chanteras, tu danseras,
Chante donc un peu devant moi, que j'entende le son de ta voix

- Hiiiiiiiiii Brrrrrrrrrr (ça c'est monsieur Cheval qui chante !!!)

- Mais ce n'est pas possible, tu chantes faux et puis, tu cries trop fort.... Va-t-en !!

Et monsieur Cheval s'en va........ en pleurant !

Vient à passer monsieur Chien

- Bonjour mademoiselle Scarabée,....... comme t'ies belle ce matin !!!

- Ben oui !!! je me suis coiffée, je me suis maquillée, je me suis pomponnée car je cherche un mari !

- Aïe, Aïe, Aïe ma mère !! Comme ça tombe bien !! Moi aussi je cherche à me marier... Tu veux devenir ma femme ????

- Minute !! Est-ce-que tu sais chanter ???

-Ouououououou.... Ouah ouah !! (c'est monsieur Chien qui...... chante !!)

- Mais quelle horreur !! C'est encore pire que l'autre ! Dégage, je ne veux plus te voir !!

Et le chien s'en va...... la queue entre les pattes

Vient à passer monsieur Chat

- Bonjour mademoiselle Scarabée, comme tu es belle et gentille et comme tu sens bon !!

- Ben oui !! Je me suis coiffée, je me suis maquillée et je me suis pomponnée car je cherche un mari !!

- Rrrou !! ça tombe au poil ! moi , je cherche une meuf.... Veux-tu m'épouser ??

-Minute ! Est-ce-que tu sais chanter ??

- Maaaaaaouuuuuuu !!! ( ça c'est monsieur chat..... vous avez deviné ????)

- Ooooh !! Mes oreilles !! C'est pire que tout ! Tu peux plier bagages !! Bouge de là !!

Et le chat s'en va..... Les oreilles rabattues et le poil hérissé.

Vient à passer monsieur Scarabée

- Oh bonjour mademoiselle Scarabée , vous êtes magnifique ce matin ! Une vraie bombe !!

- Je sais !! Je me suis coiffée, je me suis maquillée, je me suis pomponnée car je cherche à me marier !!

- Oh moi aussi ! Veux-tu m'épouser ????

- Minute ! Est-ce-que tu sais chanter ????

- Ben non ! Je chante pas !!

- ça c'est ennuyeux! Alors ? que sais-tu faire dans la vie ??

- Heu.... Je peux pas dire...

- Mais pourquoi ? Si on se marie, il faudra que je sache tout de toi !!

- Hé bien..... je fais des boulettes de caca !

-
QUOI ???

- JE FAIS DES BOULETTES DE CACA !!

- Mais..... Moi aussi je fais des boulettes de caca, nous sommes faits l'un pour l'autre.... tu es celui qu'il me faut !!

Et mademoiselle Scarabée se met à chanter

Tu m'feras des boulettes de caca
Que tu pousseras jusque chez moi !
Tu m'feras des boulettes de caca
Parce que j'adore ça !!
Les boulettes c'est bon, les boulettes c'est bon.....
C'est bon, bon , bon ....

Et c'est ainsi, que mademoiselle Scarabée à trouvé un mari !!!




jeudi 19 mai 2011

LA STREGA NONA

Dans un petit village d'Italie vivait la "Strega nona"....

Strega nona cela veut dire "grand-mère sorcière"

On l'aimait bien et on venait de tout le pays pour la consulter !

OUI ! et tout ça à cause de ses pouvoirs !

On voulait se débarrasser de verrues encombrantes et disgracieuses ? Elle concoctait un onguent et déclarait :

- Verrues, verrues hors de ma vue, je n'en veux plus !

Et les verrues disparaissaient.

Une jeune fille voulait trouver un mari ? Un peu de laurier, un peu de sorbier, le tout sous l'oreiller et..... Voilà le fiancé !!!

Vous souffriez de migraines ? Il suffisait qu'elle vous fasse respirer une fumigation, une décoction..

- Migraine, migraine, j'ai mal et je me traîne, ma tête est à la peine, fuis mon corps et mes veines....

Et la migraine s'en allait !

Oui, on l'aimait bien la Strega nona ! Mais elle était vieille et très fatiguée tant elle était sollicitée.... Alors elle a décidé de prendre quelqu'un pour l'aider. Elle a passé une petite annonce dans le journal du coin : La gazetta del popolo, et c'est le grand Antoine qui s'est présenté ....

Oh le grand Antoine, l'était bien brave, mais pas très malin ! Pour ce qu'il y avait à faire cela suffirait : un peu de ménage, traire la chèvre, désherber le jardin, cueillir les légumes....

Marché conclu !!!

Mais le grand Antoine, il était intrigué par le chaudron de la Srega nona... Tous les midis, elle se mettait devant lui et chantait :

- Des pâtes, des pâtes , oui mais des spaghettis

Et le chaudron cuisait les pâtes "al dente" juste comme il fallait

C'était un chaudron magique !!!!

Et quand il y en avait assez, la Strega nona chantait :

- Des pâtes, des pâtes, maintenant c'est fini !!!

Magique je vous dis oui !!! Magique !!!!

Mais, ce que le grand Antoine ne voyait jamais, c'étaient les trois petits bisous que la sorcière donnait affectueusement à son chaudron pour qu'il s'arrête.

Un jour, Strega nona est partie voir son amie Strega Amélia, au village voisin....

- Antoine, tu vas surveiller la maison, faire ton travail, mais surtout, souviens-toi qu'il est interdit de te servir du chaudron !!!

Et elle est partie....

A peine a-t-elle eu le dos tourné que le grand Antoine a invité tout le village à manger des spaghettis....

- Des pâtes, des pâtes, oui mais des spaghettis (ça, c'est Antoine, ce grand niais)

Tous les habitants se sont régalés, puis rassasiés sont rentrés chez eux....

- Des pâtes, des pâtes, maintenant c'est fini !! (ça c'est toujours le grand Antoine)

Mais, pas de petits bisous, le chaudron ne s'arrête pas de produire... sous le regard affolé du garçon.... les pâtes envahissent la pièce, puis descendent les marches de l'escalier qui mène à la rue, qui se transforme en un fleuve gluant de spaghettis.... Les habitants montent des barricades, mais les pâtes s'insinuent partout, dans les caniveaux, dans les maisons, dans les voitures et même ...... dans les téléphones portables et les ordinateurs !!!

Strega nona arrive, voit l'étendue des dégâts, va donner les trois petits bisous à son chaudron magique qui s'arrête, exténué !!!

Puis, elle se tourne vers le grand Antoine... Il faut le punir... Vous êtes d'accord ????

Elle lui tend une énorme fourchette en bois....

- Tu ne m'as pas écoutée..... Eh bien maintenant..... MANGE !!!

Il paraît qu'il mange encore !!!!





lundi 25 avril 2011

LA CLOCHE RÊVEUSE


Un jour, au retour de Rome, une cloche batifole. Là, elle fait un brin de causette avec les nuages.

- Qu'est-ce qui rend vos formes si diverses, si changeantes ? Qu'est-ce qui vous rend si rose ou si gris par moment ? Je vous en prie, répondez-moi avant que je n'aille de nouveau m'enfermer dans le banal clocher d'où je viens.

Elle pleurniche, espérant s'attirer leur bonne grâce.

- Un seul voyage par an, c'est bien peu pour un être de ma qualité. Imaginez ma solitude quotidienne. Donnez-moi donc votre recette pour changer comme vous le faites.

Elle s'extasie :

- Oh, on dirait un paon, un éléphant, un ours debout sur ses pattes. Quel spectacle ! Vous êtes géniaux !

Un peu de flatterie produit parfois des résultats étonnants, n'est-il pas vrai ? Mais les nuages demeurent muets. Ils se contentent de suivre leur petit bonhomme de chemin sans se soucier d'elle. Faute de résultat avec les nuages, elle s'arrête pour contempler les oiseaux, les forêts, les cours d'eau. Elle rit du vol d'un oiseau retardataire. Elle s'amuse à voir se cacher puis réapparaître un ruisseau parmi les herbes folles. Elle descend pour mieux observer les fleurs, les animaux gambadants dans les bois, les poissons nageant dans les étangs. Ceci ralentit sa progression. Jamais, elle ne sera rentrée pour Pâques. Quand, enfin elle reprend conscience de sa tâche, il est trop tard. Elle a beau s'appliquer, elle manque d'énergie. Il faut dire qu'elle est plus que remplie d'oeufs et de sujets en chocolat. La voilà qui s'affole. Plus elle panique, moins elle trouve la force d'avancer.

Passe alors, un grand oiseau qui paraît glisser avec une telle facilité qu'elle se met à l'envier. Elle parle, tout bas pour elle-même, mais il l'entend geindre :

- Il me faudrait un peu de la puissance de cet oiseau. Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour qu'il m'emmène secrètement avec lui jusqu'à mon clocher.

Alors, lui qui sous ses grands airs de seigneur dissimule une faiblesse appelée gourmandise, n'est pas prêt à laisser passer l'aubaine. Il fait demi-tour, tournoie autour d'elle, plonge, remonte. Il se laisse admirer, envier puis, mine de rien propose :

- Puis-je vous aider, ma chère, vous me paraissez tellement fatiguée ?

Elle se laisse convaincre sans effort. Bientôt la voilà agrippée, voyageant à une vitesse indescriptible. La voilà proche du but, mais l'oiseau se pose avec elle, la renverse sur la prairie proche de l'église. En quelques coups de bec, il vole tout son chargement qu'il camoufle comme il peut entre ses ailes et qu'il prend dans ses serres. En quelques secondes, elle est dépouillée de son bien par ce détrousseur des airs.

- Merci pour ces friandises. Chaque travail mérite salaire, n'est-ce-pas ?

Sur ces mots, l'oiseau la quitte. Elle l'entend se moquer, ricaner, glousser. Elle gémit. L'heure est aux regrets, au repentir. Tant bien que mal, elle se redresse et rejoint son petit clocher banal. Par sa faute, les enfants du village seront privés de chocolat. Elle s'examine avec le plus grand soin. Plus le moindre copeau de chocolat, plus le moindre oeuf, le moindre sujet. Elle pleure et ses pleurs parviennent jusqu'aux cieux.

- J'ai honte. Je suis furieuse. Comment oserais-je encore sonner ? J'en veux à ces nuages, ces paysages verdoyants et surtout à cet oiseau de malheur. Maudits soient-ils tous et maudit soit le chocolat !

A peine a-t-elle parlé ainsi, que la voici transformée tout entière en chocolat. Le matin de Pâques, se répand par tout le village une délicieuse odeur. Pourtant, les jardins sont vierges des sujets qui les décorent habituellement, ce matin là. Avant la messe, impossible au sacristain de tinter la cloche. Le pauvre homme est désappointé. Il va aller voir là-haut, mais au plus il s'approche, au plus il est écoeuré par l'odeur.. Le sens du devoir étant le plus fort, il progresse en dépit des hauts de coeur. Enfin, il aperçoit la cloche fautive, immense, brillante, brune, décorée d'une sorte de pictogramme. Il court se confier à son curé.

- Il n'y a plus qu'à la casser,à la partager entre tous les habitants du village, estime le curé.

Ce qui est dit, est fait. Il faut même avoir recours au bûcheron pour avoir raison de la cloche. Le curé est bien désappointé de se trouver sans cloche, mais les enfants sont ravis. Jamais il n'y a eu autant de chocolat pour un jour de Pâques. Jamais le chocolat n'a eu un arôme à la fois si doux et si puissant. Longtemps des effluves de chocolat restèrent présentes dans tout le village. Les jours qui suivirent, on vint de tous les environs pour flairer et pour déguster.

Quelques jours plus tard, tous les villageois s'unirent pour rassembler les fonds nécessaires à l'achat d'une nouvelle cloche. Il faut dire que la vente des surplus de chocolat aux étrangers alimenta pour beaucoup la collecte. Ainsi fut remplacée l'inconsciente. On ne s'explique pas ce qui était arrivé. On évita tout commentaire.
Les années suivantes, la nouvelle cloche remplit son rôle à la perfection.

mardi 29 mars 2011

LES LIANES

Autrefois, la vie était gaie dans la forêt vierge.
Le jour, elle baignait dans la lumière du soleil. La nuit, la lune et les étoiles l'éclairaient. De grands arbres touffus poussaient partout, leur ombre protégeant les hommes du soleil, leurs vastes frondaisons les mettant à l'abri de la pluie, à la saison humide, lorsque les trombes d'eau tombaient du ciel. Les hommes bénissaient ces grands arbres qui devinrent alors, très arrogants, méprisant les plantes faibles des sous-bois.
Parmi, ces plantes, les lianes étaient les plus faibles. Elles poussaient très vite, mais n'avaient pas assez de force, ce qui les condamnait à ramper sur le sol au lieu de s'élever vers le ciel. Elles étaient la risée de tout le monde. Les grands arbres, quant à eux, les méprisaient au point de ne pas leur adresser la parole.
Un jour, la plus grande et la plus vieille des lianes en eut assez de l'arrogance des grands arbres et leur parla en ces termes :

- Grands arbres, pourquoi nous ignorez-vous ? Pourquoi ne voulez-vous pas nous parler ? Nous sommes les enfants de la même terre et parlons le même langage.

La pauvre liane se fatiguait inutilement. Les grands arbres faisaient semblant de ne pas l'entendre. Sans se décourager, elle continua à les raisonner :

- Nous sommes aussi utiles que vous, nous retenons l'humidité de la saison des pluies et la gardons pour la forêt en attendant la saison sèche. Sans nous, un désert aride s'étendrait à cet endroit. Nous sommes aussi puissantes et importantes que vous !!!

Le plus grand et le plus vieil arbre de la forêt prit alors la parole :

- Je ne crois pas que vous soyez aussi puissantes et importantes que vous le prétendez. Si tel était le cas, pourquoi ne pousseriez-vous pas droit vers le ciel comme font toutes les plantes qui se respectent ???

Il pencha ses branches vers la liane :

- Agrippe-toi si tu es si puissante et forte, et essaie de recourber encore plus mes branches vers le sol !

La liane s'accrocha à la branche. Bien entendu elle ne put la recourber, mais en se redressant, l'arbre la souleva et ne put s'en débarrasser. Les autres lianes s'enroulèrent autour du corps de la vieille liane pour grimper vers le haut, et très vite, tous les arbres et les buissons en furent envahis, gémissant sous leur poids.
Cette masse végétale empêcha les rayons du soleil de pénétrer dans la forêt et depuis ce temps, une obscurité humide et verdâtre ne cessa plus jamais d'y régner.

vendredi 18 mars 2011

LA VALLEE DES PAPILLONS


En ce temps là, la vie coulait paisible sur le village indien.
Parmi les villageois, était une jeune femme qui partageait le tipi familial avec son époux et leur bébé.

Un matin de grand silence, la jeune indienne abandonna soudain le tas de glands qu'elle s'apprêtait à piler, glissa sur son dos l'enfant qui rampait à ses côtés, noua à sa ceinture un tablier d'écorces de saule et s'en vint sur la prairie immense..... Le soleil étincelait et le ciel sur les collines semblait plus bleu. Elle posa le bébé et se mit à cueillir les grains sauvages des hautes graminées.

Un papillon vint se poser devant sa main. Il agitait lentement ses ailes d'une beauté à couper le souffle, des couleurs d'une délicatesse, d'une harmonie sans pareil. Elle approcha doucement la main. Le papillon alla se poser plus loin. Elle s'approcha, elle brûlait de s'en saisir. D'un coup d'aile, le papillon était à la basse branche d'un chêne.

Un battement d'aile entraînait l'autre, pour la jeune femme un pas s'enchaînait sur un autre.

A chaque instant, elle croyait tenir le bel insecte. Et, chaque fois, le papillon de rêve se retrouvait à dix pas.

Fascinée, subjuguée, elle suivit à petits bonds l'inapprochable papillon. Le soleil grimpa dans le ciel, il atteignit son zénith, il rougit à l'horizon, elle suivait toujours le papillon qui toujours, restait à portée du désir, se dérobant sans cesse devant ses doigts.

Mari, enfant, parents, village, elle avait tout oublié pour suivre encore et encore le fabuleux papillon.

Au crépuscule, si loin de son bébé, de son époux, de son tipi, elle ferma les paupières en essayant une dernière fois de saisir les ailes de lumière. Le papillon merveilleux dansait encore devant ses cils lorsqu'une main très douce caressa son épaule. C'était l'aube, le soleil séchait la merveilleuse parure d'un homme beau à pleurer.

- Je suis le papillon que tu as voulu saisir hier, avec tant de force. Me voici.

La jeune femme resta sans voix, fascinée, émerveillée.

- Si tu me désires toujours autant, femme, alors suis-moi. Nous allons marcher jusque chez moi. Mais, prends garde. Quoiqu'il se passe, mets toujours tes pas dans les miens.

La jeune indienne se leva et mit ses pas dans ceux de l'homme-papillon. Elle avait oublié tout ce qu'elle avait laissé derrière elle.

L'homme-papillon marchait devant elle. Elle avait saisi fermement sa ceinture et marchait dans ses pas. Dans cette vallée radieuse, voletaient des papillons par milliers, comme s'il en pleuvait. Plus délicats les uns que les autres, plus doux, plus légers, plus nombreux peu à peu que les grains de sable des rivières.

La jeune femme regardait, silencieuse, ébahie, les yeux virevoltants de l'un à l'autre. Les voici qui frôlent ses épaules, ses joues, le soleil dansant sur leurs ailes, les irisant de velours.

La marche de la jeune indienne devenait hésitante. De voir cette multitude, ce foisonnement d'ailes enchantées, sa main se tendait pour saisir une fois..... deux fois, son autre main...... une fois, deux fois...... Cet autre encore, si beau, trop beau...... et celui-ci...... Elle se mit à courir, à sauter, encore et encore au milieu de ce jaillissement de pétales soyeux.

Elle avait quitté les pas de l'homme-papillon. Elle se retrouva seule au milieu d'un tourbillon de couleurs, perdue dans la vallée des papillons.

On raconte, que dans cette merveilleuse vallée des papillons, de temps à autre lorsqu'on s'y promène, on croise une jeune femme, courant après de magnifiques papillons.

Ne vous étonnez pas, elle ne vous voit pas......... Elle ne vous entend pas......

mercredi 9 mars 2011

MAHURA, LA FILLE QUI TRAVAILLAIT TROP



En ce temps là, le Ciel vivait sur la Terre.

Ses fils, les nuages, tourbillonnaient et roulaient au ras du sol, s'accrochant aux branches d'acacias.

Sa fille, la Pluie, adorait arroser le monde du haut des grands palmiers, et son plus grand plaisir était de se mêler aux eaux joyeuses des fleuves.

D'ailleurs, en bons voisins, le Ciel et la Terre se rendaient de menus services.

Par exemple, quand la sècheresse sévissait, le Terre s'adressait directement au Ciel pour arroser ses champs et abreuver ses bêtes. Et le Ciel lui envoyait sa fille, la Pluie.

Mais un jour, la Terre eut une fille, Mahura...

Aussi intelligente que belle et très attachée à sa mère, Mahura sortait son grand mortier de la case maternelle et pilait, écrasait, broyait les grains de mil et les racines de manioc.

Elle pilait, pilait, inlassablement.

Mais le pilon était long, si long, que chaque fois qu'elle le soulevait, il venait cogner douloureusement le front du Ciel.

- Oh ! Pardon, Ciel ! s'excusait-elle. Veux-tu te pousser un peu ? Je n'ai pas assez de place pour mon pilon.

Et le Ciel, maugréant et se frottant la bosse qu'il avait sur le front, se haussait un peu.

Mahura poursuivait sa besogne. Un, deux, trois coups de pilon !

- Ah ! Pardon, Ciel ! s'exclamait la jolie fille tout à son ouvrage. Pousse-toi encore veux-tu ?

Et le Ciel de se hausser encore, aussi furieux qu'embarrassé. Que faire, en effet, contre une fille qui travaille avec tant d'ardeur ?

Mahura, quant à elle, pilait toujours. Et plus elle pilait, plus le pilon s'allongeait, s'allongeait et heurtait le Ciel qui s'éloignait chaque soir un peu plus, emportant avec lui ses fils, les Nuages facétieux, et sa fille, la Pluie qui pleurait..... Qui pleurait....

Tous les jours, la même scène se renouvelait. Il n'en pouvait vraiment plus, le Ciel !!! Son front était tout bosselé et tuméfié par le pilon de Mahura.

Un soir, il résolu d'en finir. Il venait de recevoir tant de coups, qu'il se fâcha !

- Ah, tenez, je vous abandonne ! Prenez-la donc, votre Terre et gardez-la pour vous !!! Là où je vais, foi de Ciel, jamais pilon ne m'atteindra !! Adieu !!!

Rappelant alors à lui les myriades de petits nuages et la Pluie, désolée d'abandonner fleuves et marigots, le Ciel s'en alla si haut, si haut, que la Terre s'en inquiéta.... Et, s'il allait à disparaître ????

Mahura, elle, resta près de sa mère, avec son pilon, ses mortiers et ses grains.

Un jour pourtant, le Ciel lui manqua. Les nuages la saluaient de trop loin à présent, et la jolie Pluie n'avait plus aucune conversation tant elle était fatiguée de tomber de si haut.

Alors, Mahura voulut se faire pardonner.

Dans l'eau de fleuve, elle trouva une énorme pépite d'or et au fond d'une caverne, elle ramassa un beau caillou d'argent.

A la pépite, elle donna le nom de Soleil, et au caillou celui de Lune. Puis, elle les expédia, tout là-haut avec des messages d'amitié pour le Ciel.

Mais le Ciel, lui, ne revint jamais sur Terre.



jeudi 24 février 2011

LE SECRET DU BONHEUR

Un jour, un enfant demande à son père :

- Dis papa, quel est le secret pour être heureux ?

Alors le père demande à son fils de le suivre. Ils sortent de la maison, le père sur le vieil âne et le fils suivant à pied. Et les gens du village de dire :

- Mais quel mauvais père qui oblige ainsi son fils à aller à pied !!

- Tu as entendu mon fils ? Rentrons à la maison, dit le père.

Le lendemain, ils sortent de nouveau, le père ayant installé son fils sur l'âne et lui, marchant à son côté. Les gens du village dirent alors :

- Quel fils indigne, qui ne respecte pas son vieux père et le laisse aller à pied !

- Tu as entendu mon fils ? Rentrons à la maison.

Le jour suivant, ils s'installent tous les deux sur l'âne avant de quitter la maison. Les villageois commentèrent en disant :

- Ils ne respectent pas leur bête à la charger ainsi !

- Tu as entendu mon fils ? Rentrons à la maison.

Le jour suivant, ils partirent en portant eux-mêmes leurs affaires, l'âne trottinant derrière eux. Cette fois, les gens du village trouvèrent encore à redire :

- Voilà qu'ils portent eux-mêmes leurs bagages maintenant !!!! C'est le monde à l'envers !!

- Tu as entendu mon fils ? Rentrons à la maison.

Arrivés à la maison, le père dit à son fils :

- Tu me demandais, l'autre jour, le secret du bonheur. Peu importe ce que tu fais, il y aura toujours quelqu'un pour trouver à y redire. Fais ce qu'il te plaît et tu seras heureux..

vendredi 18 février 2011

LES AMIS


On peut dire que je n'ai jamais eu autant d' amis et connaissances dans ma vie. Ils et elles sont disséminés un peu partout dans le monde et savez-vous que je ne les ai jamais vu ?

OUI.... Ce sont des "amis" virtuels pour employer le mot adéquat. Toutes ces personnes sont des contacts que j'ai par Internet. Et c'est bizarre, je leur en raconte plus qu'à mes proches.

Savez-vous que j'ai une "amie" qui connaît mes problèmes de timidité, alors que dans la famille, je fais le fanfaron et l'on croit que je suis un sacré numéro ? Et l'autre, qui est au courant de mes faiblesses physiques. Ah ! Je suis toujours prêt à rendre service, moi... Mais après, il me faut ingurgiter d'urgence l'anti-truc, l'anti- machin pour essayer de faire passer mes maux et mes douleurs. Et l'autre qui connaît cela, et l'autre ceci...... On rigole bien ensemble, on s'aime bien...

Mais, dans la rue, je baisse le nez et tourne la tête pour ne pas affronter un regard, des fois que le contact passerait, ça ferait une personne de plus à qui mentir...

Peut-on dire que l'on a des "amis", si l'on ne sait même pas s'ils sont sincères ? Rien ne vaut, l'expression d'un regard, l'intonation d'une voix, pour savoir tout de suite si une personne est loyale.

Je ne suis ni isolé, ni sauvage avec toutes ces connaissances, mais mon entourage me trouve trop casanier, pourtant, je sors de chez moi !! Enfin, virtuellement.... Je m'extériorise mondialement, sans quitter ma pièce. Que peut-on en déduire ??? Internet favorise les contacts en nous enfermant dans le cocon d'un univers fictif, devant l'écran d'un ordinateur.

Et vite.... Le matin et le soir, il me faut savoir si mes "amis" vont ou ont passé une agréable journée. Mais si, par malheur, le téléphone se met à vibrer, donc une personne proche, qui me connaît réellement, qui veut me parler, au fond de moi, je râle parce que..... Je ne vais pas pouvoir me connecter......

vendredi 4 février 2011

LES AVENTURES DE LA PETITE SOURIS

Il y avait une fois, une petite souris grise qui vivait dans un champ de blé noir et qui avait bien envie de courir le monde. Elle se mit à trotter ça et là, fourrant son nez pointu dans tous les tas de pierres et sous toutes les touffes d'herbe, et regardant partout de ses petits yeux noirs et brillants.

Tout à coup, elle aperçut dans les feuilles sèches un petit objet rond, brun et lisse. C'était une grosse noisette, si polie et si brillante qu'elle eut envie de l'emporter à la maison et, elle avança sa patte pour la prendre, mais la noisette se mit à rouler. Souricette courut après, mais elle roulait très vite et arriva jusque sous un grand arbre, et là, se glissa sous une des grosses racines.

Souricette enfonça son museau sous la racine et vit un trou rond, avec des escaliers, tout petits, tout petits, qui descendaient dans la terre. La noisette roulait le long des escaliers avec un petit bruit : tap, tap, tap.

Souricette descendit aussi les escaliers. Tap, tap, tap, en bas roulait la noisette, et en bas, tout en bas, descendait Souricette.

La noisette roula jusqu'à une petite porte, qui s'ouvrit immédiatement pour la laisser passer. la petite souris se hâta de pousser la porte qui se referma derrière elle. Souricette se trouva dans une petite chambre et devant elle se tenait le plus drôle de petit bonhomme qu'on pût voir. Il avait un bonnet rouge, une veste rouge, de longs souliers rouges en pointe.

- Vous êtes ma prisonnière, dit-il à la petite souris.

- Et pourquoi ? fit-elle toute effarée.

- Parce que vous avez voulu voler ma jolie noisette.

- Je ne l'ai pas volée, dit Souricette, je l'ai trouvée dans le pré ; elle est à moi.

- Non c'est la mienne, dit le petit homme rouge, et vous le l'aurez pas.

Souricette regarda partout, mais elle ne vit plus la noisette; alors elle pensa à rentrer chez elle, mais la petite porte était fermée et le petit homme rouge avait la clef. Et il dit à la pauvre petite souris :

- Vous serez ma domestique, vous ferez mon lit, vous balayerez ma maison et ferez cuire ma soupe !

Et il ajouta en ricanant :

- Et peut-être que si vous travaillez bien, je vous donnerai la noisette pour salaire !

Ainsi, la petite souris fut la servante du petit homme rouge ; chaque jour, elle faisait le lit, balayait la maison et préparait le repas. Et chaque jour, le petit homme rouge sortait par la petite porte qu'il fermait à clef et ne revenait que le soir. Et quand Souricette lui réclamait son salaire, il répondait en ricanant :

- Plus tard, plus tard, vous n'avez pas assez travaillé !!!

Cela dura longtemps. Un jour, le petit homme, qui était pressé, oublia de fermer la porte à clef. La petite souris s'en aperçut tout de suite, mais elle ne voulut pas partir sans son salaire et elle chercha la noisette partout. Elle regarda dans tous les tiroirs, sous toutes les planches, mais elle ne la vit nulle part. Elle ouvrit une petite porte dans la cheminée, et juste là, dans une sorte de petit placard, se trouvait la noisette.

Souricette la prit dans sa bouche et se sauva. Elle poussa la petite porte, vite,vite, grimpa les petits escaliers, vite, vite, passa à travers le trou sous la racine, et courut jusque chez elle sans s'arrêter. Tout le monde fut bien content de la voir, car on la croyait morte.

Et, comme elle laissait tomber la noisette sur la table, celle-ci s'ouvrit en deux avec un petit clic, comme une boîte !

Et savez-vous ce qu'il y avait dedans ?????

Un tout, tout petit collier en pierres brillantes et si joli !!!! Il était juste assez grand pour une petite souris. Souricette le portait souvent et, quand elle ne le mettait pas, elle le gardait dans la grosse noisette.

Quant au méchant petit homme rouge, eh bien, il ne put jamais retrouver Souricette.... parce qu'il ne savait pas où elle demeurait !!!!


samedi 15 janvier 2011

UN TOUT PETIT JARDIN


Au coeur d'une grande cité aux maisons grises, hautes et serrées, se nichait un jardin abandonné. Il semblait tout échevelé d'herbes et de fleurs parfumées. Les chenilles s'y faufilaient, les papillons y dansaient, les escargots venaient y flâner, les abeilles y faire leur marché, les coccinelles s'y cacher et les oiseaux y papoter.....

Dans ce minuscule jardin, ignoré des autres gens de la cité
, Pim et Pomme venaient s'amuser. Ils jouaient parfois au ballon, chantaient des chansons, se racontaient les petits malheurs et plaisirs de leur journée..... Ce qu'ils aimaient par-dessus tout, c'était partager des secrets en chuchotant, sans faire de bruit, quand doucement le soleil fuit derrière les feuilles, en fin d'après-midi.

Un jour, à l'ombre d'un saule pleureur, ils découvrirent une drôle de fleur. Elle avait une longue tige, une curieuse tête ronde, une collerette un peu fripée, mais elle n'était parée d'aucun pétale de couleur !! On aurait dit qu'elle avait oublié de s'habiller et dormait d'un sommeil profond..... Afin de la réveiller, Pim et Pomme se mirent à chanter :

- Debout ! Debout ! Petite sotte ! Tu ronfles comme une marmotte.... Le printemps est arrivé ! Il faudra bien te lever et danser pour le saluer !!!

Aussitôt la petite fleur bondit, et, toute étonnée dit :

- Poil de géranium et poil de cactus ! Où est donc passée ma couronne ????

Ses cheveux étaient dressés sur sa tête en une curieuse houppette, Pim et Pomme riaient aux éclats.

- Ta couronne ? Que racontes-tu là ?

La petite fleur se fâcha.

-Figurez-vous que je suis roi !!!! L'été dernier, j'étais vigoureux et fort avec ma crinière d'or.... Les fleurs m'ont élu souverain de ce jardin. Elles m'ont même donné un nom : je suis le fameux "DENT- DE- LION" ! mais..... l'hiver m'a déplumé.... Il m'a tout ratatiné !!!

- Il n'est ni roi ni rien du tout !!! cria quelqu'un tout à coup. Son vrai nom c'est "pissenlit" et si vous le cueillez...... vous ferez...... pipi au lit !!!! Hi ! Hi ! Hi !

Pim et Pomme s'élancèrent furieux vers Thomas qui se moquait d'eux. Ils voulurent le persuader que ce végétal bizarre, pas très joli mais très bavard, pouvait être extraordinaire.... Mais Thomas se mit en colère :

- C'est un vulgaire pissenlit qui ne vaut même pas un radis !!!

Alors les trois enfants commencèrent à se disputer, à s'envoyer des coups de pieds, à se tirer les oreilles et le nez. Soudain, Thomas trébucha, il pleura de rage et cria :

- Dent-de-lion est un porte-malheur ! D'ailleurs, bientôt, le jardin va être rasé ! Vous n'aurez plus d'endroit pour chuchoter vos secrets..... Vous n'aurez que le trottoir pour raconter vos histoires....

Il essuya ses larmes et partit le coeur gonflé de jalousie.... Pim et Pomme voulurent le rappeler mais le moteur d'une énorme tondeuse à gazon faisait déjà trembler les maisons. Les enfants trouvèrent Dent-de-lion dans une drôle de position : les feuilles pendantes et froissées, la tête toute ébouriffée...

- Vite ! cria le petit roi. N'hésitez pas à souffler sur moi.... Dispersez mes cheveux transparents, mes graines s'envoleront au vent.... Qui sait où elles repousseront ?

Le temps passa, et à chaque fois que la tondeuse vrombissait, le jardin rapetissait. Il n'y eut bientôt à sa place, qu'un grand espace vide et nu. Seul, un recoin riquiqui avait échappé comme par magie à la tondeuse.... Pim et Pomme entendirent dire que bientôt, il y aurait là, des immeubles entre lesquels ne pousseraient que de maigres touffes de gazon. Les enfants se désolaient. Soudain, par une fente du pavé, ils entendirent crier :

- Coucou, c'est moi.... Dent-de-lion. Je pousse où l'on ne m'attend pas ! Vite! Vite! Cachez-moi !!!

Pim et Pomme emportèrent la petite fleur, serrée contre leur coeur... Ils la déposèrent près des poubelles où jamais personne ne vient. Là, le petit roi prit la situation en main. Il rassembla les dernières fleurs et leur dit :

- Chardons, pensées ou pissenlits, nous sommes tous dans le même pétrin, on nous a volé notre jardin !! Réveillez donc les papillons, et bousculez les escargots... Prévenez aussi les abeilles, les chenilles et les vermisseaux. Je veux qu'ils poussent tous ces détritus dans le moteur de la tondeuse à gazon ! Qu'elle en craque !!! Et qu'elle soit toute patraque !!!

Au matin, Dent-de-lion, courageux, s'en fut s'asseoir dans le jardin presque tout rasé. Quand le jardinier poussa le bouton de la tondeuse à gazon, elle se mit à tousser, cracher, puis, brusquement s'arrêta, souffla et se tut d'un seul coup. Les fleurs s'écrièrent :

- Hourra !!! Vive Dent-de-lion, notre roi ! C'est lui le plus malin, il a sauvé notre jardin !!

Pim et Pomme accoururent, heureux . Même Thomas s'était joint à eux. Il ne pouvait en croire ses yeux ! Ce bout de jardin serait le coeur de la cité !!!! Ensemble, ils pourraient y jouer au ballon, s'y raconter des secrets et même courir après les papillons.....

Alors, les habitants du quartier se sont mis à leur fenêtre. Ils ont songé que les enfants et les petites fleurs des champs, c'est bien plus joli que les murs gris. Ils ont donc décidé de protéger le minuscule jardin secret, d'y laisser pousser les chardons, les pensées et les dents-de-lion. Et c'est ainsi, que pissenlit demeura près de ses amis. Il y est encore aujourd'hui. Quand le vent d'hiver le déplume, il tremblote et s'enrhume. Mais, à chaque printemps, il repousse entre les herbes et les mousses. Et on peut alors, voir éclore sa radieuse couronne d'or.