jeudi 16 décembre 2010

LA NEIGE ET LE PERCE-NEIGE


C'était avant la distribution des couleurs.....

Est-ce que tout le monde était gris ?

Est-ce que personne n'avait de couleur du tout ? Je ne sais pas.....

En tous cas, un jour, le Grand-Maître des Choses distribuait les couleurs :

Au coquelicot........ le rouge écarlate.

A l'églantine.......... le rose délicat.

A la campanule..... le bleu, le même bleu qu'il avait donné au ciel.

Et puis, il y avait les coquets et coquettes qui prenaient un petit peu de ceci, un petit peu de cela.

Les oiseaux surtout : le martin pêcheur, la huppe, le pinson, la pie même, qui endossa son superbe habit bien raide "en queue de pie" avec du blanc pur et du noir bleuté..... D' une élégance !

Et voilà comment se fit la distribution des couleurs, pour chacun....

Oui.... Mais.. Tout le monde n'était pas venu à cette distribution.

La neige, par exemple. Est-ce qu'elle était si paresseuse que ça ? Est-ce qu'elle s'était endormie dans un coin ? Est-ce que trop modeste, elle n'avait pas voulu se mettre dans la file ? Allez savoir !! Toujours est-il que , quand elle arriva enfin à la distribution, c'était fini, plus une seule petite couleur disponible.

Comme elle était malheureuse la neige, toute seule, sans aucune couleur ! Elle en pleurait tous les flocons de son corps. Alors, elle partit voir ses amis...

Pas question de rattraper les oiseaux, ils étaient tous fous et volaient trop vite, dans tous les sens.

Non.... Elle s'approcha de l'églantine. Elle se serait bien vue, étalant au sol sa grande robe de mousseline rose... Mais l'églantine ne voulut pas partager.

Alors, elle s'en alla voir le myosotis... Du bleu..... Oui, elle deviendrait une belle neige bleue.... Mais le myosotis, tout petit mais tout fier, a refusé...

Enfin, la pauvre neige, de plus en plus triste, alla voir le bouton-d'or, le pissenlit, la fière jonquille..... Même l'herbe et les arbres. Pourquoi pas une belle neige vert-tendre comme la feuille du bouleau au printemps ???
Mais, même les petites herbes, même les grands arbres détournèrent la tête....

C'est à ce moment, qu'une toute petite, toute modeste fleurette appela la neige.

- Neige, si tu le veux, je veux bien partager ma couleur avec toi, dit la fleur en penchant gentiment sa modeste tête blanche.

Alors, la neige participa enfin à la distribution, la neige eut enfin une couleur, elle devint blanche comme la petite fleur, d'un blanc étincelant, et fièrement, elle put étaler sa longue robe toute blanche et danser sur la terre.

Depuis ce jour, quand la neige étend sur la terre sa belle robe blanche étincelante, toutes les fleurs et tous les arbres qui n'ont pas voulu partager leur couleur, se cachent.... De honte, disparaissent ou se déshabillent....

Seule, une petite fleur, une toute petite fleur blanche, penche toujours tendrement sa tête sur son amie la neige à qui un jour elle a donné sa couleur....

Et cette toute petite fleur, on l'appelle tout simplement : LE PERCE-NEIGE........

jeudi 9 décembre 2010

LE PETIT CHOU QUI NE VOULAIT PAS FLEURIR



Il y avait une fois, un petit chou qui ne voulait pas fleurir.

- Hé ! Antoinette !

- Que me voulez-vous ???

- Va-t'en arroser le petit chou !

- J'aime mieux me promener....

- Petit chien, va-t'en mordre les mollets d'Antoinette !

- J'aime mieux ronger un os....

- Branche, va-t'en battre le petit chien !

- J'aime mieux demeurer sur l'arbre....

- Feu, va-t'en brûler la branche !

- Elle est toute verte ! Elle ne ferait que fumer !!!!

- Eau, va-t'en éteindre le feu !

- J'aime mieux courir à travers le pré fleuri !

- Vache, va-t'en boire l'eau !

- Je n'ai pas soif.

- Boucher, va-t'en tuer la vache !

-Elle est trop maigre !

- Mort, emporte le boucher !

- J'y vais.

Alors le boucher dit ;

- Je vais tuer la vache.

- Maintenant, j'ai soif dit la vache.

L'eau dit ;

- Je vais éteindre le feu.

Le feu dit ;

- Je vais brûler le bois vert.

La branche dit ;

- Je vais frapper le petit chien.

Le petit chien dit :

- Je vais mordre les mollets d'Antoinette.

Et Antoinette dit ;

- Je vais arroser le petit chou....

Alors..... Le petit chou se mit à fleurir.....


vendredi 3 décembre 2010

CONTE DE LUNE

Il était une fois une panthère voyageuse, au parfum de myrtille et sans logis. Une nuit, qu'elle avançait, droit devant elle sans jamais se retourner, à la recherche de sa terre, elle vit devant elle une montagne à contre-lune.

La montagne respirait lourdement. Une respiration saccadée, vibrante, sonore..... Au point, que la terre en tremblait. Mais la montagne était ..... un lion.....un petit lion endormi dans la brousse. Il fermait les yeux pour faire semblant de ne pas voir la forme inquiétante qui avançait. il l'imaginait plus sauvage et plus inquiétante qu'elle ne l'était. Une lionne peut-être ???? Une chasseresse qui l'empêcherait d'être libre.... Seul, un parfum de myrtille et de voyage lui faisait deviner qu'elle pouvait être douce.

Pendant ce temps, la panthère se demandait comment escalader cette montagne. Elle n'a pas pensé à la contourner !!!! Elle n'avait jamais vu une montagne aussi puissante. Elle la sentait vibrer sous ses pattes.

Un petit singe passa par là, il regarda tour à tour la panthère, figée devant cette grande masse ocre et le lion qui faisait semblant de dormir. Le petit singe se mit à rire.

- Mais, pourquoi restes-tu là, arrêtée devant un lion, il a peur de toi..... Tu ne crains rien.....

- Ce n'est pas un lion..... C'est.....Ma montagne répondit la panthère.

- Je t'assure que c'est un lion et un lion ne peut pas être ta montagne...

La panthère ne bougeait pas. Le lion qui avait tout entendu, ouvrit un oeil. Il vit tour à tour la panthère et le singe et se dit qu'il était d'accord avec le singe, il ne pouvait pas être une montagne. La panthère ne ressemblait à aucune lionne, elle était noire, lisse, elle semblait plus forte, plus guerrière. La panthère s'approcha de la montagne (le lion) et se frotta doucement contre lui. Une bouffée de douceur envahit le lion.

- N'aie pas peur de moi, dit la panthère. Je cherche ma terre, pour voyager plus loin, ma terre ocre de soleil, un petit prince, je cherche un sourire dans le silence et les chants de la plaine, je cherche une petite montagne triste d'avancer seule. J'ai l'air puissante et dure pour cacher ma douceur, féroce contre ma tendresse et noire contre ma pureté. Deviens ma montagne, mon petit bout de terre et nous voyagerons ensemble.

Le petit singe avait tout écouté et ne pouvait pas croire que la panthère continuait de prendre le petit lion pour une montagne.

Le petit lion regarda à nouveau la panthère, mais cette fois-ci au lieu de la regarder du dehors, il plongea dans ses yeux et il vit tous les voyages qu'elle avait faits, tout l'amour qu'elle pouvait donner, sa tendresse. Tout ce qu'il n'avait pas vu d'abord.

- Petite panthère, dit le lion tu ne me fais plus peur. Je devine maintenant qui tu es. Tu cherches une montagne ??? Je ne suis qu'un lion. Mais, je veux bien t'accompagner pendant ton voyage et te protéger si tu as besoin de moi. Regarde mes griffes qu'on ne voit pas quand je dors, je pourrai mordre si on te fait du mal, et te tenir chaud quand tu auras froid.

La panthère le regarda longtemps sans rien dire. Finalement, elle s'avança vers le lion et lui dit à l'oreille :

- Tu seras toujours ma petite montagne.........

dimanche 21 novembre 2010

LE PETIT POUSSIN


Il y avait une fois un petit poussin qui grattait la terre. A force, il fit un trou et trouva une bourse pleine d'or. A ce moment, un homme passa et lui dit :

- Petit poussin, tu devrais me prêter ta bourse.

- Oh non!!! Tu ne me la rendrais pas.

Mais l'homme jura sur ses grands dieux.

- Je te la rendrai.

D'autorité, il la prit et s'en alla.
Les jours, les semaines, les mois passèrent et l'homme ne rapportait toujours pas la bourse au petit poussin. Enfin, un beau matin, le petit poussin décida de partir la reprendre. Sur le chemin, il rencontra un loup.

- Où vas-tu petit poussin ?

- Je vais chercher la bourse que j'ai prêtée à un homme qui ne me la rapporte pas..

- Veux-tu que je te suive ?

- Ah non ! Tu ne pourrais pas marcher longtemps !

le loup se fâcha.

- Comment ? Moi qui attrape la brebis à la course ? Tu veux rire ???

- Bon, bon, ne te fâche pas, si c'est ton bon plaisir, viens avec moi.

Et ils marchèrent gaillardement. Un peu plus loin, ils rencontrèrent le renard qui leur demanda :

- Où allez-vous de ce bon pas ?

- Nous allons chercher la bourse que j'ai prêtée à un homme qui ne me la rapporte pas.

- Voulez-vous que je vous suive ?

-Ah non ! Tu ne pourrais pas marcher longtemps.

Le renard se fâcha.

-Comment ? Moi qui attrape les poules à la volée ? Tu veux rire ???

- Bon, bon, ne te fâche pas et viens avec nous.

Et ils marchèrent gaillardement. Un peu plus loin, ils se trouvèrent devant un ruisseau qui chantait.

- Où allez-vous de ce bon pas ? leur demanda le ruisseau.

-Nous allons chercher la bourse que j'ai prêtée à un homme qui ne me la rapporte pas.

- Voulez-vous que je vous suive ???

- Ah non !!! Tu ne pourrais pas marcher longtemps !!!

le ruisseau se fâcha.

- Comment ??? Moi qui traverse tout le pays ??? Tu veux te moquer ???

- Bon, bon, viens avec nous.

Et ils marchèrent gaillardement. Un peu plus loin, le loup commença à se plaindre :

- Tu es fatigué Loup ? demanda le petit poussin.

- Oh ! A peine.

- Bon, bon, je l'avais pensé. Mets-toi dans mon ventre, tu pourras te reposer et je te porterai bien.

Un peu plus loin, le renard commença à gémir.

-Tu es fatigué Renard ??

- Oh ! A peine !

- Bon, je l'avais pensé. Mets-toi dans mon ventre, tu pourras te reposer et je te porterai bien.

Un peu plus loin, le ruisseau cessa de chanter.

- Tu es fatigué Ruisseau ?

- Oh ! Si peu !

- Bon, je l'avais pensé. Mets-toi dans mon ventre, tu pourras te reposer et je te porterai bien.

Le petit poussin et son ventre plein arrivèrent à la maison de l'homme qui avait emprunté la bourse et qui ne la rendait pas.

- Toc... toc... toc...

- Qui est là ?

- Le petit poussin qui vient chercher son bien.

L'homme appela son domestique et lui dit :

- Porte le petit poussin avec le coq. Il aura tôt fait de le piquer et de le tuer.

Quand le coq vit le poussin, il chercha à lui crever les yeux, alors, celui-ci cria :

- Renard.... Renard.... Vite, viens à mon secours....

Le renard sortit du ventre du petit poussin et étrangla le coq ; puis il courut sur les poules qu'il croqua toutes sur l'heure. Lorsque le domestique vit le carnage, il dit à son maître :

- Le poussin est dangereux, il ne fallait pas le mettre avec le coq et les poules. Il les a tous mangé.

- Bon, alors mets-le avec les brebis, elles auront bientôt fait de l'écraser.

Quand les brebis virent le petit poussin, elles cherchèrent à le piétiner, alors il cria :

- Loup.... Loup.... Viens à mon secours.

Le loup sortit du ventre du poussin et étrangla les brebis qu'il croqua toutes sur l'heure.

Lorsque le domestique vit le carnage, il dit à son maître :

- Le petit poussin est le démon en personne. Il ne fallait pas le mettre avec les brebis, il les a toutes mangées.

- Bon, je vais le mettre moi-même dans le four et je le ferai rôtir.

Quand le poussin fut dans le four, ses plumes commencèrent à brûler.

- Ruisseau.... Ruisseau.... Viens vite à mon secours.

Le ruisseau sortit du ventre du poussin et inonda le four qui s'éteignit sur l'heure.
Mais, il y avait tant d'eau que l'homme faillit être noyé.

- Arrête, arrête, petit poussin, cria-t-il, je vais te redonner ton bien.

Lorsque le petit poussin eut sa bourse, il s'enfuit à toute vitesse, si vite, que depuis..... eh bien.... je ne l'ai jamais revu.

mercredi 17 novembre 2010

LES PAUVRES GENS TROP ENVIEUX

Des pauvres gens bien malheureux vivaient dans une cabane recouverte de genêts et perdue au milieu des bois. ils étaient trois, le père, la mère et leur petit garçon.

Cette année là, ils n'avaient jamais été aussi démunis. le pain, déjà très rare ailleurs, leur manquait complètement et ils mouraient de faim, ne se nourrissant que de racines de fougères, ce qui est bien mauvais.

Un jour, la mère dit à son petit :

- Va-t'en voir si tu peux trouver quelques morceaux de pain; à toi on te donnera peut-être...

Le petit garçon partit tout aussitôt. En chemin, il rencontra une vieille femme qui l'arrêta et lui dit :

- Où vas-tu mon petit bonhomme ?

-Maman m'a dit d'aller voir si je trouvais quelques morceaux de pain, car nous n'avons plus rien à manger. Nous ne vivons que de racines de fougères.

Alors, la vieille lui dit :

- Reviens chez toi, tu trouveras la moitié d'une tourte de pain.

Rentré chez ses parents, il les trouva mangeant des tranches coupées à une moitié de tourte qui était sur la table. Le petit garçon leur dit qu'il avait rencontré une vieille femme et que c'était elle qui avait envoyé le pain. Le lendemain, n'ayant plus rien pour faire sa soupe, la maman dit à son petit :

- Va-t'en voir si tu trouves encore cette vieille femme et dis-lui que maintenant nous avons bien du pain mais que nous n'avons pas le lard pour faire la soupe.

Le petit garçon partit aussitôt. En chemin, il rencontra la vieille.

- Où vas-tu mon petit bonhomme ?

- Maman m'envoie vous dire que maintenant nous avons bien du pain mais que nous n'avons pas de lard pour faire la soupe.

- Reviens chez toi, tu trouveras une pièce de lard suspendue au fond de la cheminée.

Rentré chez ses parents, il trouva sa mère faisant la soupe avec des morceaux d'un pièce de lard qui pendait au fond de la cheminée. Le surlendemain, la maman dit à son petit :

- Va-t'en voir si tu trouves encore cette vieille et demande lui qui elle est pour pouvoir exaucer nos désirs.

Le petit garçon partit aussitôt. En chemin, il rencontra la vieille.

- Où vas-tu mon petit bonhomme ?

- Maman m'envoie vous demander qui vous êtes pour avoir le pouvoir d' exaucer nos désirs.

- Mon petit, je suis la fée, ta marraine.

Revenu chez ses parents, le petit garçon dit tout heureux :

- C'est la fée, ma marraine.

- Comment est-elle cette fée ?


- Elle a de grandes dents, longues comme le doigt; de grandes oreilles comme celles d'un âne ; de gros yeux comme ceux d'un boeuf; et de longs cheveux blancs qui traînent par terre.

Les parents avaient écouté leur fils avec stupéfaction, mais cela ne les effraya pas. Le lendemain la mère dit :

- Petit, tu vas aller trouver ta marraine. Tu lui diras que nous avons bien du pain et du lard pour faire la soupe mais que nous n'avons rien à boire.

En chemin, il rencontra sa marraine.

- Où vas-tu mon petit bonhomme ?

- Marraine, je viens voir si vous pouvez nous donner à boire.

Rentré chez ses parents, il les vit buvant du vin à grandes pintes. Le lendemain, la mère envoya son fils demander une maison.
Le surlendemain, ce fut du linge, puis des meubles. Ensuite,de l'argent. Puis, une écurie avec des chevaux scellés. Et enfin un château.

Et la marraine donnait, donnait sans se faire prier. Grisée par la réussite, la mère dit encore une fois à son fils :

- Va-t'en demander à ta marraine de couronner roi ton père, reine ta mère et petit prince son filleul.

En chemin, il rencontra sa marraine.

- Où vas-tu mon petit bonhomme ?

- Marraine, je viens voir si vous pouvez faire roi mon père, reine ma mère et petit prince votre filleul.

- Rentre chez toi et tu verras.

Rentré au château de ses parents, le petit garçon vit un..... hibou, c'était son père. Une chouette, c'était sa mère. Alors, il se regarda..... Il était ........ Un petit crapaud.

lundi 15 novembre 2010

LE TERRIBLE GUERRIER

Un beau matin, une petite chenille s'introduisit dans le terrier d'un lièvre tandis qu'il faisait des cabrioles dans une prairie. Elle s'installa le plus commodément dans le coin le plus chaud et le plus sombre et attendit.

Le lièvre revint bientôt, vit les traces sur le sol et comprit qu'un intrus avait pénétré dans sa demeure. Il demanda d'une voix craintive :

- Qui s'est introduit chez moi ?

Quelle ne fut pas sa frayeur d'entendre une voix tonnante lui répondre :

- Je suis un farouche guerrier, fils du chef des guerriers du Pays-qui-n'existe-pas. Je terrasse les rhinocéros et je danse sur le corps des éléphants. Je suis invincible.

Tremblant de peur, le lièvre s'enfuit au plus vite, loin de son terrier, se lamentant sur son misérable sort. Il rencontra sur son chemin le chacal.

- Ami, lui dit-il, voudrais-tu me rendre un service ?

- Bien volontiers, mais de quoi s'agit-il ??

- Viens chez moi et parle à l'animal féroce qui s'est installé dans ma demeure.

Le chacal accepta. Devant l'entrée du terrier, il cria d'une voix forte :

- Qui a osé pénétrer chez mon ami le lièvre ?

La chenille, d'une voix fracassante répondit ;

- Je suis un farouche guerrier, fils du chef des guerriers du Pays-qui-n'existe-pas. Je terrasse les rhinocéros et je danse sur le corps des éléphants. Je suis invincible.

Aussitôt le chacal s'enfuit en balbutiant :

- Je ne puis lutter contre un tel guerrier !!!

Le lièvre, désespéré, s'en fut trouver le léopard et lui conta sa mésaventure..

- Tu sais, mon ami, si ce guerrier peut vaincre le rhinocéros et l'éléphant, il m'écrasera aussi.

Le lièvre se mit alors à la recherche du rhinocéros.

- Un féroce guerrier occupe mon gîte, peux-tu lui parler, toi qui es si fort ???

Le rhinocéros, flatté, se rendit aussitôt jusqu'au terrier du lièvre.

- Qui es-tu, toi qui occupes sans aucun droit la demeure de mon ami le lièvre ?

Et la chenille de répliquer d'une voix tonnante :

- Viens, jeune rhinocéros, je suis un farouche guerrier, je terrasse les rhinocéros et je danse sur le corps des éléphants.

Malgré sa taille, le rhinocéros fut troublé et dit au lièvre :

- Il affirme qu'il peut m'écraser, aussi il me semble préférable de m'en aller.

Le lièvre, de plus en plus désespéré, le regarda d'un oeil éteint, puis , courut chez l'éléphant.

- Ô, éléphant, tu es désormais mon dernier espoir. Viens parler au terrible guerrier qui occupe mon logis. Il prétend vaincre les rhinocéros et danser sur le corps des éléphants.

L'éléphant le regarda du haut de son imposante stature.

- J'aurais aimé te rendre service, mais je n'ai aucune envie que quiconque danse sur mon corps..... Je te salue, ami....

Juste à ce moment, une grenouille passait pas là, et vit le désespoir du lièvre. Elle s'enquit de ce qui lui était arrivé.

- Si tu savais, balbutia le lièvre, mon terrier est occupé par un terrible guerrier, si terrible qu'il peut vaincre le chacal,le léopard, le rhinocéros et même l'éléphant !!

- Mais quel est donc ce valeureux guerrier ??

- Il est le fils du chef des guerriers du Pays-qui-n'existe-pas.

- Eh bien, j'ai grande envie de connaître ce foudre de guerre...

Et la grenouille s'approcha du terrier en criant :

- Qui a osé pénétrer dans la demeure de mon ami le lièvre ????

Et la chenille répondit :

- Le plus valeureux des guerriers. J'ai vaincu tous les animaux, j'ai terrassé les rhinocéros et j'ai dansé sur le corps des éléphants.

La grenouille sauta à l'intérieur du terrier et se dirigea vers le coin d'où venait cette voix tonitruante.

- Enfin, j'ai trouvé un adversaire digne de moi...

Lorsque la chenille la vit arriver, elle fut prise de peur et susurra dans un filet de voix :

- Epargne-moi, grenouille, je ne suis qu'une petite chenille.

Alors, la grenouille la prit et la montra à tous les animaux.

Mais l'aventure était tellement réjouissante, qu'aucun d'eux ne songea à se venger. Et pendant très longtemps, toute la forêt s'amusa fort de cette histoire.

lundi 1 novembre 2010

L' EAU DE LA TERRE

Une grenouille vivait au bord d'un trou rempli d'eau, près d'un ruisseau.

C'était une petite grenouille verte, discrète, ordinaire. Elle avait envie de devenir extraordinaire et réfléchissait au moyen de se faire remarquer. A force d'y penser, elle eut une idée.
Elle se mit à boire l'eau de son trou, à boire, à boire.... Et elle la but jusqu'à la dernière goutte ! Et elle commença à grossir.
Ensuite, elle se mit à boire l'eau du ruisseau, à boire, à boire,... Et elle la but jusqu'à la dernière goutte ! Et elle grossissait de plus en plus. En suivant le lit du ruisseau, elle arriva à la rivière et se mit à boire l'eau de la rivière, à boire, à boire.. Et elle la but jusqu'à la dernière goutte ! Et comme la rivière se jetait dans le fleuve, elle alla près du fleuve et elle se mit à boire l'eau du fleuve, à boire, à boire,.... Et elle la but jusqu'à la dernière goutte ! Et la grenouille gonflait, gonflait !

Comme le fleuve se jetait dans la mer, la grenouille alla jusqu'au bord de la mer, et elle se mit à boire l'eau de la mer, à boire, à boire.... Et elle la but jusqu'à la dernière goutte qui était la dernière goutte de toute la Terre. Son ventre, ses pattes, sa tête étaient gorgées d'eau, et même ses yeux, qui devinrent tout globuleux. La petite grenouille était maintenant extraordinaire, gigantesque ; sa tête touchait le ciel !

Les plantes avaient soif, les animaux avaient soif, les hommes aussi avaient terriblement soif. Alors, tous se réunirent pour trouver le moyen de récupérer l'eau de la Terre.

- Il faut qu'elle ouvre sa large bouche afin que l'eau rejaillisse sur la Terre.

- Si on la fait rire, dit quelqu'un, elle ouvrira la bouche et l'eau débordera !!!!

- Bonne idée, dirent les autres.

Ils préparèrent alors une grande fête et les animaux les plus drôles vinrent du monde entier.... Les hommes firent les clowns, racontèrent des histoires drôles. En les regardant, les animaux oublièrent qu'ils avaient soif et les enfants aussi. Mais, la grenouille ne riait pas, elle ne souriait même pas. Elle restait impassible, immobile. Les singes firent des acrobaties, des grimaces, dansèrent, firent les pitres. Mais, la grenouille ne bougeait pas, ne riait pas, ne faisait même pas l'esquisse d'un sourire.

Tous étaient épuisés, assoiffés, quand, arriva une petite créature insignifiante, un petit ver de terre qui s'approcha de la grenouille. Il se mit à se tortiller, à onduler. La grenouille le regarda, étonnée. Le petit ver se démena tant qu'il put. Il fit une minuscule grimace et.... La grenouille éclata de rire, un rire énorme qui fit trembler tout son corps ! Elle ne pouvait plus s'arrêter de rire et les eaux débordèrent de sa bouche grande ouverte. L'eau se répandit sur toute la Terre et la grenouille rapetissa, rapetissa.

La vie put recommencer et la grenouille reprit sa taille normale. Elle garda juste ses gros yeux globuleux.... En souvenir de cette aventure

dimanche 24 octobre 2010

COMMENT RATER LA SOUPE A LA CREVETTE


Il était une fois, un jeune homme assis au bord de la rivière, les pieds dans l'eau. Il aiguisait tranquillement ses couteaux.

Sous ses pieds, une crevette commençait à s'énerver.

- Je vais lui apprendre à remuer ses grosses pattes dans mon domaine à celui-là !

Et elle lui mordit le mollet.

- Ouille !! Ouille !! Fit l'homme en se levant vivement.

Et irrité par la morsure, il fit avec son couteau, une grande balafre dans l'arbre voisin.

-Non mais, faut pas se gêner !! Protesta l'arbre indigné.

Et de fureur, il lâcha un fruit gros comme un melon. Un coq, qui avait la mauvaise idée de se promener par là, prit le projectile sur la tête.

- Quoi ? Quoi ? Qu'est-ce que c'est que ça ? Fit-il vexé comme un pou.

Et pour se passer les nerfs, il laboura sauvagement une fourmilière.

- Voilà ! Voilà ! S'exclamèrent les fourmis exaspérées. On se tue au travail, et le premier étourdi qui passe nous casse tout !

Du coup, elles piquèrent méchamment l'étourdi suivant : Un serpent qui rampait sans rien demander à personne.

- çççççççççà ! Cccccccccc'est méchant !!! Siffla le serpent.

Et il mordit, pour se venger, un sanglier qui trottait dans les parages.

- Allons bon ! Je ne lui ai rien fait à celui-ci ! Dit le sanglier, scandalisé.

Mais, allez donc discuter avec un serpent qui ne sait que siffler. Et vlan ! Et vlan ! Le sanglier passa sa mauvaise humeur en fonçant tête en avant sur un bananier. Une chauve-souris qui dormait sous les larges feuilles, faillit tomber par terre : son nid s'était effondré !

- Vengeance ! Vengeance ! Piailla la bestiole en voletant, affolée par la lumière.

Mais, comme elle n'y voyait rien du tout, elle alla se cogner dans l'oreille d'un éléphant et le mordit sauvagement.

- Tonnerre de tonnerre !! Trompéta l'éléphant en secouant les oreilles

Et il donna un grand coup de pied dans un mortier de pierre, qui servait à piler le riz. Le mortier dégringola toute la colline et défonça à moitié la maison d'une vieille dame qui faisait tranquillement la sieste. Les vieilles dames n'aiment pas qu'on leur marche sur les pieds, et encore moins qu'on les tire de leurs rêves en cassant leur maison. Celle-ci n'était pas du genre à se laisser faire.

- Toi !! Tu vas me payer les réparations !!! Hurla-t-elle au mortier, furieuse.

- Certainement pas ! Répondit-il. Je n'y suis pour rien dans tout ça, c'est l'éléphant qui m'a poussé !

La vieille dame, qui n'avait pas froid aux yeux, alla se planter devant le nez (fort grand, comme vous le savez) de l'éléphant.

- Toi ! Le pachyderme ! Tu vas payer les dégâts que tu as causés !

- Tonnerre de tonnerre ! Il ne manquerait plus que ça !! Barrit l'animal. Adressez-vous à la chauve-souris, c'est de sa faute !

- C'est pas ma faute ! C'est pas ma faute ! Piailla la bestiole. C'est ce maudit bananier qui a jeté mon nid et mes petits!

Le pauvre bananier était lui-même par terre.

- Regardez-moi, dit-il à la vieille dame d'un air pitoyable. Je suis le premier, victime du sanglier qui m'a secoué !

La vieille dame, plus décidée que jamais, retrouva le sanglier.

-Espèce de brute ! Tu vas payer ma maison qui est cassée à cause de toi !

- Ah non ! Dit le sanglier. Pas question ! Le serpent m'a mordu alors que je n'avais rien fait ! C'est lui qui doit payer !

La vieille dame prit un bâton fourchu, et coinça le serpent au sol.

- Je te tiens, sale bête, tu vas payer pour ce que tu as fait !

- Au ssssssssssecours ! Ccccccccccc'est pas moi ! Siffla le serpent. Cccccc'est les fourmis qui m'ont piqué !

Les fourmis travaillaient dur à rebâtir leur fourmilière.

- D'accord, dirent-elles à la vieille dame, pour le serpent, nous n'aurions pas dû. Mais cet imbécile de coq nous à mises hors de nous en cassant tout ici ! C'est lui le responsable !

- Toi ! Dit la vieille dame au coq, fini de chanter, tu vas payer !!!

- Quoi ? Quoi ? Quoi ? Hoqueta le coq, offensé. Et cet arbre, là, qui m'a assommé avec son fruit, il ne payera pas ? LUI ??

- Alors ? Qu'as-tu à dire, toi ? demanda la vieille dame à l'arbre.

- Moi, je dis qu'un petit coup sur la tête est vite passé ! Répondit l'arbre furieux. Je dis que moi, je suis défiguré pour la vie par cette balafre ! Je dis, que cet homme qui me l'a faite sans aucune raison, on ne lui demande rien ! Et je dis que c'est scandaleux ! Voilà !

- Ah ! Ah ! fit la dame très intéressée.

Et elle fit quelques pas vers l'homme qui aiguisait ses couteaux au bord de l'eau et vit que c'était son fils.

- Mon garçon, lui dit-elle, que tu le veuilles ou non, à cause de toi, ma maison est cassée et tu vas la réparer !

- Je ferai comme tu voudras, chère mère, dit l'homme. Mais pas avant d'avoir puni cette crevette qui a tout déclenché !

La crevette, qui nageait près du bord, entendit ces paroles. Elle regarda autours d'elle : il n'y avait pas d'autre crevette dans les environs. Elle se sentit mal à l'aise....

La vieille dame, le mortier, l'éléphant, la chauve-souris, le bananier, le sanglier, le serpent, les fourmis, le coq, l'arbre et l'homme, tous la regardaient d'un air plutôt mécontent.

- Tu as mérité la mort ! Lui dirent-ils. Choisis : Veux-tu mourir à l'eau froide ou à l'eau bouillante !

- Froide ! Fit-elle.

Et ploufff !!! Elle alla se cacher au fond de la rivière en répétant tout bas :

- Ils ne m'auront pas !!!

Mais l'éléphant allongea sa trompe et assécha d'un coup la rivière. Alors, ceux qui voulaient se venger, attrapèrent la crevette et la donnèrent à un crapaud de leur connaissance, un vrai cordon- bleu.

- Fais nous une bonne soupe à la crevette, et nous la mangerons tous ensemble ! Lui dirent-ils.

Le crapaud s'affaira, puis appela tout le monde pour manger. Mais, les convives au bout d'un moment, se regardèrent.

- Ceci n'est pas une soupe à la crevette ! Dirent-ils, c'est une soupe à l'eau !!!


Le crapaud confus, se mit à baver abondamment tout en bafouillant:

- Ch'est à dire,Ch'ai voulu chouter la choupe et ch'ai avalé la chlevette par acchident ! Che shuis décholé !!!!

Mais les autres ne l'entendaient pas de cette oreille et, furieux, ils pincèrent chacun leur tour le dos du crapaud, avant de rentrer chez eux.

L'homme reconstruisit la maison de la vieille dame, et tout s'arrangea pour tout le monde, sauf pour la crevette et le crapaud, qui, depuis ce jour, a plein de vilaines verrues sur le dos !!!








jeudi 7 octobre 2010

LES HABITS DE MOTS

Dans un pays nordique naquit un jour une fillette frileuse. On l'appela Lia. Elle avait toujours froid aux pieds, aux mains à la tête et au coeur.

Vers sa sixième année, ses parents décidèrent, pour une raison n'ayant rien à voir avec elle, de s'installer dans une contrée plus chaude. Lia n'eut plus les mains, les pieds et la tête glacés. Mais frileuse du coeur elle resta.

Un jour, où elle relevait comme à l'ordinaire le courrier de la boîte à lettre familiale, elle eut en main une enveloppe à son nom. Pas d'adresse, pas de nom de famille, ni d'indication d'expéditeur au dos, seulement son prénom de trois lettres, en gros caractères. Elle ne savait qui diable pouvait bien lui écrire mais elle s'attendait tout au moins à une lettre, une carte ou un poème, enfin, à des mots écrits sous une forme ou une autre...

Mais non !! La feuille dépliée ne révélait que deux traits tracés hâtivement au pinceau noir. Quelle déception ! Car Lia, qui n'entendait surtout que la partie la plus rugueuse de sa langue maternelle, à savoir les "Dépêche-toi !!", "Encore tes bêtises !!" et "Quelle maladroite !" caressait une idée folle : si nul mot doux ne parvenait à ses oreilles pourtant fines et attentives, c'était peut-être que les mots doux s'écrivaient plutôt, préféraient se nicher au creux des pages.

Elle avait donc appris très vite à lire. Les fillettes qui évoluaient dans les livres lui paraissaient plus gâtées qu'elle. Alors, Lia s'était exercée à l'immobilité et a l'absence de relief. Elle avait essayé de se rendre aussi plate et figée qu'une image, mais sans grand résultat.

Et voilà que maintenant elle détenait ce courrier mystérieux. Mais, cette feuille là parlait chinois, hébreux, latin ou grec....

Lia se souvint que la maîtresse leur avait parlé de calligraphie chinoise le mois précédent. Elle regarda attentivement les échappées d'encre soufflées et tenta de mimer les gestes supposés les avoir déposé.

Après plusieurs essais, sa main prit une sorte d'élan. Alors, Lia retourna la feuille et se mit à écrire des mots.

Des mots de toutes les couleurs et de différents timbres.
Des mots sérieux ou blagueurs.
Des mots gravissant des collines et dévalant des pentes.
Des mots qui se reposaient à l'ombre des bosquets.
Des mots qui s'éclaboussaient à l'eau glacée des ruisseaux.

Des mots à elle et à tout le monde.

A ce rythme, la page fut vite remplie. Quand Lia relut ses phrases, elle se mit à sourire en pensant qu'elle avait finalement bien reçu une lettre de mots doux à elle adressés.

Et de ce jour, Lia n'eut plus jamais froid, puisqu'elle savait, entre lecture et écriture, s'habiller de mots.....

vendredi 1 octobre 2010

LE LIEVRE ET LE JAGUAR

Un matin, Petit Lièvre découvre une clairière où il fait bon vivre : l'eau coule limpide, et les fleurs sont belles. Il décide d'y construire sa maison. Il se met si bien au travail, qu'au soir, la charpente est prête.Puis, il rentre à son terrier provisoire.

Pendant la nuit, Gros Jaguar vient à passer.

- Oh ! une cabane abandonnée, je vais faire des briques pour la finir.

Il se met à fabriquer des briques, si bien qu'à l'aube, toutes ses briques sont prêtes. Ensuite, il retourne se coucher dans sa caverne.

Au matin, Petit Lièvre arrive.

- Tiens, je ne me souviens pas d'avoir moulé des briques.

Tout content, il les fait cuire puis assemble les murs. Arrive le soir, seul le toit manque. Il part se reposer dans son terrier. Gros Jaguar arrive....

- Ben ça alors, je ne me souviens pas d'avoir monté les murs.... je suis vraiment trop fort.

Tout content de lui, il construit le toit et repart se reposer dans sa caverne pour y dormir. Au matin, Petit Lièvre arrive et tout étonné regarde le toit.

- Je suis sûr qu'il me restait le toit à faire.... Je n'ai vraiment pas de mémoire. Donc faisons les volets et la porte.

Il peint la maison et s'installe. Le soir Gros Jaguar arrive avec ses meubles et voit Petit Lièvre qui accroche des rideaux.

- Dis donc, que fais-tu là ?

- Je m'installe, il me manque une descente de lit, tu ne trouves pas ?

- Je trouve que tu as un sacré culot de t'installe chez moi. grogne Gros jaguar.

- TA maison ???? Mais c'est MA maison !!!! Je l'ai construite en 3 jours.

- 3 jours ??? Mais c'est moi qui l'ai construite en 2 nuits.

Alors, ils comprennent qu'ils l'ont construite tous les deux.

- Dans ce cas, nous allons l'habiter ensemble, d'autant, que tu dors la nuit et moi le jour. Soyons amis !

Gros jaguar se dit :

- Mon voisin est bien dodu ! Si un jour je ne rapporte rien de la chasse, j'aurais toujours un bon déjeuner !

Petit Lièvre lit dans la pensée de son soi-disant "ami". Le matin, Gros Jaguar se couche et Petit Lièvre va acheter des carottes.

- Il paraît que tu as déménagé? Et tu ne pends pas la crémaillère ? demande Tamanoir.

- Je voudrais bien, mais je ne suis pas seul chez moi.

Et il raconte à Tamanoir sa crainte, vu ce qu'il a deviné dans le regard de Gros Jaguar.

- J'ai une idée. dit Tamanoir.

Et Petit Lièvre retourne chez lui avec une énorme descente de lit.

- Elle est belle ma petite descente de lit ? dit Petit Lièvre.

- Petite ? Mais elle est 3 fois plus grande que moi.

- Peut-être, mais elle est 3 fois plus petite que celle du jaguar que j'ai chassé l'autre jour!

- Cha.... Cha... Chassé ???? bégaye Gros Jaguar.

- Bien sûr, tu chasses bien les lièvres, je ne vois pas pourquoi je ne chasserais pas les jaguars !!!

A ces mots, Gros Jaguar, mort de peur, prend ses jambes à son cou et file à l'autre bout de la forêt. Pendant plusieurs jours, Petit Lièvre attend le retour de Gros Jaguar.... Qui ne vient pas.
Tranquillisé, Petit Lièvre pend la crémaillère de sa maison et raconte l'histoire à ses amis qui en rentrant chez eux s'empressent de tout raconter à leurs amis. Quelques jours après, l'écho arrive aux oreilles de Gros Jaguar qui comprend qu'il a été trompé. Il cherche comment faire pour se venger. Les mois passent, les chaleurs arrivent et assèchent les rivières. Gros Jaguar s'installe près de la source d'eau et attend que Petit Lièvre vienne y boire. Mais Dame Tortue prévient Petit Lièvre que Gros Jaguar le guette. Après plusieurs jours de réflexion, Petit Lièvre trouve le moyen de tromper la vigilance de Gros Jaguar. Il grignote un vieux pin, s'enduit jusqu'aux oreilles de résine, se roule dans les feuilles sèches et se rend ainsi, méconnaissable, à la rivière. Gros Jaguar qui n'a jamais vu un tel animal demande d'une voix mal assurée :

- Qui es-tu étrange bête ?

- Je suis le rarissime Feuilleron du M'a jamais. Dit Petit Lièvre d'une voix profonde.

- Ah oui! Excuse-moi, je ne t' avais pas reconnu avec ce soleil dans les yeux.

Et Feuilleron boit, boit, boit.

- Oh ! Ce que tu bois !!!! dit Gros Jaguar, inquiet et intrigué.

- Les "Feuilleron" ont un énorme estomac. grogne Petit Lièvre.

Gros Jaguar, prudent, juge qu'il vaut mieux partir. Et ce n'est qu'au retour des pluies que Petit Lièvre se défait de son habit.

- J'étais au M'a jamais. dit-il en racontant l'histoire du rarissime Feuilleron au Tamanoir..... Qui l'a racontée à Tatou...... Qui l'a racontée à Dame Tortue...... Qui l'a racontée au Chevreau..... Qui l'a racontée à Chien Jaune.... Et..... Comme Chien Jaune est mon ami, il me l'a racontée.... Un jour de pluie.....

samedi 25 septembre 2010

L'ARAIGNEE ET LA FAMINE.


Dans la forêt,c'était une période de famine. Les animaux ne trouvaient plus de nourriture. L'araignée, qui n'avait pas mangé depuis des jours, se mit à marcher droit devant elle à travers la forêt, pour chercher quelque chose à se mettre sous la dent.

Soudain, comme un mirage, lui apparut un bananier rempli de bananes mûres à point, prêtes à être mangées, et, de plus, dissimulé des regards. Devant ce festin inattendu, l'araignée cria de joie :

- Des bananes mûres !!!

A la suite de cela, l'araignée tomba raide étendue par terre. Au bout de quelques instants, une goutte de rosée vint chatouiller le nez de l'araignée qui se réveilla.

Alors , le bananier lui dit ceci :

- Ne crie jamais mon nom quand tu me vois. Je te laisse la vie sauve pour cette fois. Sers-toi et mange, mais surtout n'oublie pas ce que je viens de te dire.

L'araignée après avoir mangé tout ce qu'elle pouvait, commença à élaborer un plan.

Au bout de quelques temps, son embonpoint commença à faire des envieux parmi les autres animaux. Un par un, ils venaient la voir pour connaître son secret. Elle décida de le révéler au lézard, car il n'était pas très malin et il n'avait pas assez de force pour se venger s'il s'apercevait d'une tromperie. Ils partirent tous les deux et après plusieurs détours, l'araignée le mena à l'endroit où étaient les fruits. Le lézard surpris s'écria :

- Des bananes mûres !!!

Aussitôt dit, il tomba raide mort. Comme elle l'avait prévu, maintenant l'araignée avait de la viande pour accompagner ses bananes.

Et chaque animal, tour à tour, accompagna l'araignée dans la recherche de nourriture. Prenant confiance dans sa ruse, l'araignée mangea des animaux de plus en plus gros et puissants, mais peu malins comme l'hyène et l'éléphant.

Au fur et à mesure que la forêt se vidait, l'araignée grossissait. Il vint un jour où elle n'eut même plus peur de s'attaquer à des animaux plus futés. Un jour, elle accompagna le lièvre jusqu'à la bananeraie. Mais arrivé là, le lièvre fit celui qui ne voyait rien.

- Tu n'as encore rien trouvé ? demanda l'araignée avec un large sourire.

- Ben, non et toi ? répondit le lièvre.

- Ici, on peut trouver des choses, il suffit de bien regarder ! dit l'araignée

Au bout d'une heure de recherche, le lièvre n'avait toujours rien trouvé.

- Je ne vois pas l'ombre d'une carotte dans le coin, nous devrions rentrer chez nous !

- Mais on n'est pas en Europe ici, idiot. Qu'est-ce qu'on trouve de bon ici ?..... Qu'est-ce qui pousse dans les arbres ?

- Je ne sais pas moi...... Des oranges ?

- Mais.... Regarde !!! c'est juste devant toi.... Là..... Tout jaune et mûr à souhait, tu ne vois pas... Là ?? dit l'araignée excédée en montrant un énorme bananier plein de fruits.

- Quoi ???? des papayes ???? ICI ???? montre-moi vite !!!

- C'est quoi, ça, imbécile !!! regarde, c'est une ????? banane !!!!!....... Une banane bien mûre..... arghhhhh .... Dit l'araignée en mourant.

Sur ce, le lièvre prit les bananes et l'araignée pour son dîner.

Moralité : Il y a toujours une limite en tout. Celui qui se croît rusé, comme l'araignée, trouvera toujours quelqu'un pour le surpasser.

vendredi 17 septembre 2010

UNE PARTIE DE CACHE-CACHE

La Folie décida d'inviter ses amis pour prendre le café chez elle, et tous les invités y allèrent. Après le café, la Folie proposa :

- On joue à cache-cache ?

- Cache-cache, c'est quoi ? demanda la Curiosité

- Cache-cache ? C'est un jeu. Je compte jusqu'à 100 et vous vous cachez ; quand j'ai fini de compter, je vous cherche, et le premier que je trouve sera le prochain à compter.

Tous acceptèrent, sauf la Peur et la Paresse.

- 1..... 2..... 3......, la Folie commença à compter

L'Empressement se cacha le premier, n'importe où.

La Timidité, timide comme toujours, se cacha dans une touffe d'herbe.

La Joie, courut au milieu du jardin.

La Tristesse commença à pleurer, car elle ne trouvait pas d'endroit approprié pour se cacher.

L'Envie accompagna le Triomphe et se cacha près de lui, derrière un rocher.

La Folie, continuait de compter tandis que ses amis se cachaient.

Le Désespoir était désespéré en voyant que la Folie en était déjà à 99.

- 100 ! Cria la Folie, je vais commencer à chercher....

La première à être trouvée fût la Curiosité, car elle n'avait pu s'empêcher de sortir de sa cachette pour voir qui serait le premier découvert...

Puis, la Folie vit le Doute au-dessus d'une clotûre ne sachant pas de quel côté il serait le mieux caché.

Et ainsi de suite, elle découvrit la Joie, la Tristesse, la Timidité...

Une fois tous réunis, la Folie demanda :

- Où est l'Amour ?

Personne ne l'avait vu.

La Folie commença à le chercher. Elle chercha au-dessus des montagnes, dans les rivières, au pied des rochers..... Mais elle ne trouva pas l'Amour.

Cherchant de tous côtés, la Folie vit un rosier, en prit une branche et recommença à chercher...

Soudain elle entendit un cri....

C'était l'Amour qui criait parce qu'une épine lui avait crevé un oeil.

La Folie ne savait plus quoi faire. Elle s'excusa, implora l'Amour pour avoir son pardon et alla jusqu'à lui promettre de le suivre pour toujours.....

Et l'Amour accepta les excuses.

Aujourd'hui, l'Amour est aveugle...... Et la Folie le suit de très près....

mercredi 15 septembre 2010

LES SIRENES


les sirènes !!! Je suis persuadé que vous pensez qu'elles ne vivent qu'en haute mer !!!!

Eh bien ! Détrompez-vous, il existe bel et bien des sirènes d'eau douce... Si vous saviez comme elles sont belles, ensorcelantes, mais vénéneuses aussi comme leurs soeurs....

Elles n'apparaissent qu'à la lune levée, pour jouer ou vaquer à leurs occupations... Mais, dès la première lueur de l'aube, elles disparaissent dans les brumes du fleuve..

Vous, oui vous qui me lisez, méfiez-vous de ne pas succomber à leur appel, car alors, elles se déchaînent, leurs yeux deviennent rouges comme des braises et leurs dents, eh bien leurs dents s'allongent jusqu'à leur menton et luisent tels des rasoirs...

J'ai connu, dans mon village, un homme qui était pêcheur de son métier. Chaque soir, il allait tendre ses lignes dans le fleuve et venait les lever peu avant l'aube..

Une nuit, alors qu'il allait à son travail comme d'habitude, il entendit près de la rive, des voix de femmes qui riaient, chantaient et bavardaient...

Méfiant, mais intrigué, il s'approcha doucement et resta bouche bée : dans l'eau, près de la rive, des sirènes jouaient, bavardaient et peignaient leurs longs cheveux entre leurs doigts dorés....

Son coeur s'est alors mis à battre plus vite, jamais il n'avait vu de telles merveilles.... Captivé, il était incapable de fuir, se tenant au vent pour ne pas avancer... Soudain, il chancela et fit craquer une branche.

Une jeune sirène sursauta et l'aperçut.

- Venez vite mes soeurs ! Voilà un homme !!!

Aussitôt, elles accoururent, s'assemblèrent et se mirent à chanter une musique ensorcelante.

- Si j'avance, je meurs ! se dit le pêcheur.

Mais.... Il avança, il avança d'un petit pas tout en hurlant d'épouvante autant que de bonheur... Le chant vertigineux semblait emplir le monde.... Et au bord de l'eau..... Il fit un avant-dernier pas.... Il ferma les yeux, se prit la tête à deux mains et resta là, à ne plus rien savoir.... Quand enfin il osa regarder, les lueurs de l'aube apparaissaient et le fleuve allait son cours, comme tous les jours....

Il s'en fut relever ses lignes comme à son habitude, mais ce jour là, il y avait tant de poissons pris, qu'il s'entendit rire et pleurer dans la grisaille du matin....

Jamais il n'avait fait d'aussi bonne pêche, mais il ne garda rien, offrit tout aux gens du village.....

Un peu plus tard, je l'ai vu prendre le chemin qui sort du village... Je ne sais pas où il est allé... Peut-être vers le fleuve ? Peut-être vers la terre ? En tous cas, ce que je sais, c'est qu'au village, on ne l'a jamais revu....

dimanche 5 septembre 2010

LES DEUX FRERES

Il y a très très longtemps, vivaient dans un petit village du sud de la France, deux frères qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Depuis leur enfance, ils étaient toujours ensemble et s'étaient juré de ne jamais se séparer. Ils vivaient de la pêche et étaient heureux de travailler à l'unisson.

Chaque jour avant l'aube, ils partaient relever les filets qu'ils avaient posé la veille.... Et un matin..... Ils découvrirent parmi les poissons, une jolie sirène, blessée et prisonnière de la nasse. Il faut dire que depuis quelques temps, attirée par leurs rires et leurs bavardages, cette jolie petite sirène les avait observé, intriguée et fascinée par leur ressemblance. Et ce matin là, eh bien.... elle s'était approchée un peu trop près des filets.....

Après lui avoir porté secours et l'avoir soignée, les deux frères, qui étaient tombés éperdument amoureux d'elle au premier regard, choisirent de rester leur vie durant auprès de cette si jolie sirène...

Oui, mais voilà, les humains de peuvent pas vivre sous l'eau et les sirènes si jolies soient-elles ne peuvent rester sur terre..... Alors, comment faire ????

Eh bien, notre jolie sirène, qui était quelque peu magicienne métamorphosa les frères en deux gigantesques rochers. Ainsi, leur voeu était exaucé, ils ne seraient jamais séparés l'un de l'autre et vivraient éternellement auprès d'elle....

Si un jour, votre chemin vous mène jusqu'à La Seyne-sur- Mer, faites un petit crochet jusqu'à la plage des Sablettes, et là, vous pourrez voir ces deux énormes rochers, identiques, qui surplombent la mer.... Témoignage de l'amour de deux frères pour une jolie sirène......

dimanche 1 août 2010

LE CHATON ET LA SOURIS



Il était une fois un chaton et une souris qui étaient nés le même jour, dans la même maison. Le temps passa et la petite souris grandit, elle quitta son nid pour partir en exploration.

Ce jour là, le chaton jouait avec un morceau de papier. Quand la souris l'aperçut, depuis le trou du mur, doucement elle sortit, sa maman lui avait dit de se méfier, de tous temps les chats chassent les souris c'est sûr !!!

La petit souris longea les murs sur la pointe des pieds. Mais bientôt ils se retrouvèrent...... nez à nez. Suivant son instinct, le chat se mit à la chasser et alors.... commença dans le couloir, une folle randonnée....

Qui se termina soudainement dans le jardin....... quand le chaton rencontra.... le chien du voisin. Tout le monde sait que les chats et les chiens ne sont en général pas de très bons copains !!!

Le chaton se mit à trembler devant les crocs menaçants, alors, la gentille petite souris compris dans l'instant que même si le chat était son ennemi, elle n'avait pas le coeur de le laisser ainsi...

Elle lui cria : "Suis moi, je connais un recoin." Le chaton, une fois de plus, suivi son instinct. Et le gros chien, qui n'était pas bien malin, essaya de les rattraper, mais en vain. Car tous les deux s'étaient faufilés dans un trou. Trop petit pour le méchant gros toutou, qui repartit dans son jardin, juste à côté, déçu de n'avoir pu attraper le chaton rusé.

Depuis ce jour où elle lui sauva la vie, le chaton devint le meilleur ami de la petite souris. Ils ne se quittèrent plus et eurent chacun des petits...

Des petits qui, aujourd'hui jouent........... AU CHAT ET A LA SOURIS !!!

mercredi 21 juillet 2010

LE CAMELEON AMOUREUX


Dans un pays très lointain, vivaient toutes sortes d'animaux. Au milieu d'eux s'en trouvait un..... Merveilleux. On ne laisse jamais assez de place aux animaux.... C'est pourquoi je vous raconte aujourd'hui, celle d'un caméléon que la nature, par surprise, rendit amoureux d'une fée...

Ce n'est déjà pas simple pour un humain homme d'être amoureux d'une femme, encore moins d'une fée, mais pour un caméléon..... Autant vous dire que c'est encore plus compliqué !!!!

Notre caméléon vivait dans une forêt peuplée de multiples variétés de vies que même nous, les humains, ne pourrions imaginer.... Des arbres plantes touchaient les nuages, des fleurs comme des pluies colorées d'arc en ciel... Il y avait des singes graciles, des oiseaux de paradis, des mouches qui donnent le sommeil éternel, des élégantes panthères aux aguets, et la nuit, des chauves-souris grandes comme des avions, ainsi que tous les monstres des placards, venus ici, se faire oublier... Enfin bref !! Bons ou mauvais, toute la création vivait ici et... Bien sûr.... Les fées !!!

C'est là, que notre paisible caméléon, une nuit d'été, alors qu'il était appliqué à se dessiner un corps sur une feuille aux multiples couleurs, vit une fée...

- Comme elle est belle, se dit-il....

Il resta là, toute la nuit sur sa feuille, sans bouger, à la regarder dormir, à se demander comment la séduire, car.... C'était évident !!!! Ils se marieraient un jour ou l'autre, vivraient heureux et auraient beaucoup d'enfants !!! Le caméléon est confiant de nature, il ne doute de rien !!!!

Mais qu'est-ce qu'un caméléon ? C'est un gros lézard, très gentil, qui mange des insectes et qui peut changer de couleur comme il veut, pour se protéger. C'est un être paisible, qui n'aime pas les conflits, surtout quand il aime..... Être caméléon, c'est être en soi, philosophe, avoir une intelligence intérieur, quelque chose qui dit :

- Chante, chante beau merle !!! Fanfaronne devant moi ! Moi, je suis caméléon, je saurais attendre et te surprendre...

Et une fée ??? Qu'est-ce qu'une fée ??? Eh bien, une fée, c'est une vie volubile; comme la fleur "volubilis", naissant n'importe où, sur le bord d'un fossé, accrochée aux grilles des jardins.... Gracile et fragile, elle fait d'un ciel bleu, un poème épanoui comme une framboise dans la bouche, un soir de fin d'été. La fée chante toujours "la, la, la" , elle est heureuse. C'est sa vie....

- Comment l'approcher, se dit notre caméléon, comment la séduire, avoir une chance de lui plaire ? Je sais que je suis fais pour elle et elle pour moi ! Comment l'en convaincre ? En même temps, les fées connaissent-elles l'histoire passée des caméléons ? Le passé de quelqu'un c'est difficile des fois de le comprendre.... Quelquefois, on fait des choses pas bien, puis l'on grandit dans son corps ou dans sa tête, on change, on n'est plus l'animal que les autres ont connu avant et souvent, les singes graciles, les oiseaux de paradis ne croient pas qu'un caméléon puisse changer... Alors la fée, elle, le croirait-elle ???

Que de questions, de difficultés à dépasser que de patience et d'observation il allait lui falloir.

Toutefois, il s'avéra que la fée de verre (c'était comme cela qu'elle s'appelait), transparente comme l'eau limpide d'un torrent, comme l'air libre des montagnes, vint chanter chaque jour au bord du ruisseau où vaquait le caméléon. Caméléon aime se dessiner au bord des ruisseaux qui murmurent. Il se pose sur une feuille, tourne son oeil mobile dans tous les sens, observe, puis s'applique à prendre ses plus jolies couleurs et à remplir sa feuille de dessin lui-même. C'est sa vie à lui, se dessiner, mettre des couleurs dans le paysage.... Il a même essayé le bleu du ciel une fois... Si, si !!! Il y est arrivé !!! Il est très doué !!!

Caméléon se dit alors : " Je n'ai pas de jambes, pas de bras pour l'enlacer... Mais je peux, peut-être, lui faire croire que je suis quelqu'un d'autre ? Changeons de couleurs, prenons une couleur..... D'oiseaux de paradis pour plaire à la transparence de la fée et racontons-lui une histoire d'oiseaux de paradis.

C'est ainsi qu'il osa lui dire bonjour, persuadé qu'il était un oiseau de paradis, et à vrai dire, la fée le crût. D'ailleurs, il était très convaincant et très intéressant. Les fées aiment les gens qui ont des choses à dire de toutes façons !!!! ça tombait bien!! Elle tomba amoureuse de l'oiseau de paradis... Mais très vite, le caméléon fut ennuyé.. Il n'avait toujours, ni bouche pour l'embrasser, ni bras pour l'enlacer... Mais il n'en savait pas encore assez sur elle, il voulait être sûr de lui plaire...

Il se dit qu'un singe malicieux, ça connaissait toutes les ruses de cow-boy !!!! Tout ce qu'il faut pour faire parler les fées !!! Il se déguisa donc en singe malicieux. La fée de verre, une fois de plus se confia à lui, tout en se demandant où avait bien pu passer son oiseau de paradis... Eh oui!!! Rappelez-vous !!! Elle était quand-même un peu amoureuse de son oiseau de paradis !!!

Cette fois-ci ça y était, il avait des bras pour l'enlacer et une bouche pour lui faire des bisous... Mais.... Il était velu comme un singe ! Et c'est bien connu, les fées n'aiment pas les poils !!! Flûte !!! Comment faire ???

Or, dans la forêt, il se passa une chose imprévue.... Une star hollywoodienne, qui cherchait la solitude, vint camper au bord du ruisseau. Il était fatigué de la ville, fatigué des femmes, fatigué du cinéma, de la célébrité, des autographes... FATIGUE QUOI !!!! Une nuit où il avait trop bu, il se mit tout nu, cria, pleura, déchira tous ses vêtements, jeta dans le feu de camp toutes les photos prévues pour les dédicaces. Il devint fou le temps d'une nuit ! Les animaux se dirent : "Quand on ne sait pas boire, on ne boit pas !!!" Oui, oui, les animaux sont parfois un peu sévères, mais c'est pour notre bien à nous, les humains ! Tssss !!! Ce en quoi je vous encourage à ne pas boire, si vous ne voulez pas finir tout nu, un jour, devant tout le monde !!! Enfin bref !!! Au matin, une pirogue vint le chercher et tout rentra dans l'ordre....

Toutefois... Le caméléon regarda les restes du feu de camp, et vit une photo qui n'avait pas brûlé....

- Ah ! Voilà ma chance !!!! se dit-il. Il se posa sur la photo de la star et prit sa forme et sa couleur.... Là... se dit-il, c'est gagné !!! Ma fée va m'aimer !!!

Et notre caméléon en couleur de star, séduisit à nouveau la fée.... Et la fée tomba très, très amoureuse.... Son coeur était un peu en mille morceaux à cause de l'oiseau de paradis et du singe malicieux dont elle ne comprenait pas qu'elle n'en eut plus de nouvelles. Mais le caméléon star lui, il lui plaisait, ça c'était sûr !!! Un jour, il ne voulut plus lui mentir et lui dit :

- Je ne suis pas une star, tu sais, je suis juste un caméléon...

Mais la fée de verre, elle s'en fichait, elle, quand on voit avec les yeux de l'amour, que l'on soit caméléon, oiseau de paradis ou singe malicieux, peu importe, le tout c'est d'être honnête avec ceux qu'on aime, pas vrai ???

Alors, ils se marièrent, furent très heureux, n'eurent pas beaucoup d'enfants, parce que, mettre plein d'enfants sur une seule feuille d'arbre, ça n'est pas très commode... Mais ils s'aimèrent tant, que cela remplaça le manque....

Aujourd'hui, quelque part dans un pays très lointain, un caméléon par sa ténacité et un peu de ruse, peut dire qu'il est marié à la plus belle des fées....

Depuis, de temps à autres, il change un peu de forme et de couleur.... Mais, juste pour s'amuser.... Alors, la fée ferme les yeux, il faut bien que chacun ait un petit jardin secret.....

Un petit jardin secret, qui, si l'on ferme les yeux peut être aussi long...... Qu'un ruisseau.....

jeudi 24 juin 2010

UN OISEAU MERVEILLEUX


Sur un marché, un camelot propose, pour deux pièces d'argent, un oiseau aux merveilleuses couleurs : rouge, bleu, jaune, vert.

- "Et surtout, il parle, précise le marchand, il est capable de répéter tout ce qui lui est dit. Achetez l'oiseau des îles ! Achetez l'oiseau des îles !"

Toute la matinée, cette rareté provoque un grand étonnement, mais personne ne l'achète.
On trouve son prix trop élevé, beaucoup trop élevé, et le marchand ne veut rien savoir.
Le lendemain, c'est au tour d'un autre camelot de se présenter sur le marché, avec un ...... dindon, qu'il a installé sur un perchoir. Un dindon tout noir, qu'il a pris dans sa basse-cour, et pour lequel il ne demande pas moins de trois pièces d'argent ! Est-il devenu fou ? A moins..... Qu'il ne prépare un coup à sa façon !!!

- " Explique-nous ce mystère, finit par lui demander un homme, devant les curieux assemblés. Comment peux-tu espérer vendre un dindon à un tel prix, alors que pour le même prix on peut avoir tout un troupeau ?"

- " Ne discute pas, ignorant. Si le merveilleux oiseau d'hier valait deux pièces d'argent, le mien en vaut bien..... trois..... et je ne baisserais pas mon prix."

-" Ta plaisanterie est de bien mauvais goût : l'oiseau vu hier est une merveille : il parle !!!"

-" Justement non...........Mon dindon, lui, fait beaucoup mieux !!!"

-" Ah oui ? Et quoi ?????"

-" IL PENSE......"

lundi 31 mai 2010

MADEMOISELLE MARGUERITE

Mademoiselle Marguerite était une petite fleur très timide...
Ce matin là, elle était malade: elle perdait ses pétales, alors elle décida d'aller voir le docteur, le docteur Bouquet, Corolle de son prénom.

-" Bonjour docteur Bouquet"

-" Bonjour, Marguerite, que ce pistil ?"

-" J'ai fait des bêtises, docteur !"

-" Vase, je vous demande chardon ? Quel genre de bêtises ?"

-" Je me suis myo-sottises !"

-" Oh, ce n'est pas bien grave ma petite Marguerite, c'est de ton âge. Toutes les petites fleurs font des sottises !"

-" Ah oui ? Mais ce n'est pas tout, docteur."

-" Aaahhh bon ??????"

-" Eh bien, je suis amoureuse.....de.....Fanfan......la Tulipe et ça me donne des végétations, et puis, quand je mange, j'ai du mal à Azalée et j'ai les oreilles qui bourgeonnent."

-" Aaahhhh......ça c'est plus embêtant, il va falloir t'opérer........ Voyons voir, quelle heure est-il ?"

-" Sécateur, docteur."

-" Déjà ? Alors, vite, opérons !!!!"

Et l'opération.......rata.....Marguerite resta paralysée dans la fleur de l'âge et resta plantée là...... comme un légume. Alors, elle alla porter plante au commissariat..... Chez les flicus.....Mais, personne ne voulait l'écouter....On lui répétait sans arrêt :

-" Mademoiselle Marguerite, il faut accepter les conséquences de cette opération, elle a été faite à fleuristes et périls...."

Marguerite était vraiment très malheureuse, elle tenta même de mettre fin à ses jours... Heureusement, il lui restait une toute dernière chance : la greffe....

C'est le docteur Bouquet qui a réalisé l'opération, et ce fût une réussite... Enfin Mademoiselle Marguerite était guérie...

Elle redevint pollen de vie, elle put recommencer à jouer à cache-cache pot et se maria. Elle se maria avec le beau Chris (Anthème) qu'on croyait homo, mais qui était terreau et elle devint graine d'Angleterre. En effet Chris Anthème était engrais.....

Marguerite fut heureuse pour des siècles et des cyclamens....

Et on peut dire qu'elle a eu..... du pot !!!!!!

jeudi 6 mai 2010

LE SECRET DE FEUILLETTE


Elliot est un petit garçon de sept ans. Souvent, il va rendre visite à son grand-père. Et ce grand-père, il l'adore, parce qu'il lui raconte des histoires extraordinaires et Elliot l'écoute pendant des heures....

Un jour, qu'il est chez lui, Elliot découvre un drôle d'objet sur le rebord de la fenêtre. On dirait un petit bonhomme emmitouflé dans une grande feuille d'automne, dont seule la tête dépasse.. L'enfant, intrigué, prend la statuette et l'examine en la retournant en tous sens.

-" Dis, Papy, qu'est-ce-que c'est ?"

-" Ah mon petit, surtout ne le casse pas !!! C'est un porte-bonheur. Il renferme un grand secret. Si tu veux, je peux te raconter son incroyable histoire, l'histoire de Feuillette.

Quand j'étais un petit garçon comme toi, mes parents m'ont offert ce cadeau. Ils m'ont dit que c'était un petit elfe, qu'il fallait le poser à côté de mon lit, qu'il allait me porter bonheur. Et tous les soirs, avant de dormir, je regardais Feuillette qui semblait me sourire. Une nuit de pleine lune, je me suis réveillé et je me suis aperçu que Feuillette avait disparu !!! Je me suis frotté les yeux pour être sûr que je ne rêvais pas. Eh bien non, la feuille était bien là mais......... elle était vide !! Mais où donc était passé mon petit elfe ???

Je l'ai cherché partout, sous le lit, dans l'armoire, sur les étagères, dans toute la maison, mais pas de Feuillette !! En regardant par la fenêtre, j'ai découvert de minuscules empreintes de pieds et ce n'étaient pas les traces d'un animal, ni d'un homme, elle étaient beaucoup trop petites. Intrigué, j'ai décidé de suivre ces traces pour voir où elles menaient. Il faisait nuit, et j'avais un peu peur mais j'ai mis mon manteau et mes chaussures, puis avec l'aide de la pleine lune, j'ai suivi les traces qui menaient ..... à la forêt. Une forêt sombre, que personne n'ose approcher quand le soleil disparaît. Les gens du village disaient même qu'elle était hantée, peuplée de créatures effrayantes. Mais tant pis, il fallait que je retrouve mon ami Feuillette !! Et, je suis entré dans la forêt. Les ombres des arbres formaient sur le sol des grandes formes toutes noires qui ressemblaient à des monstres géants. Les branches craquaient. J'entendais des bruits et des cris étranges que je ne connaissais pas et j'avais peur, très très peur, et je me suis mis à pleurer. J'étais perdu dans cette immense forêt quand soudain, une lumière s'est mise à scintiller au loin. J'ai pensé qu'il y avait peut-être quelqu'un qui pourrait m'aider à retrouver mon chemin, et je me suis approché doucement, sans faire de bruit et là, surprise..... je n'en croyais pas mes yeux !!!! Feuillette était là, et tout un tas d'autres petits elfes s'agitaient autour d'un feu de camp. Feuillette m'a vu et s'est avancé vers moi. Je l'ai pris dans mes mains, et j'ai eu droit à plein de petits bisous pour effacer mes larmes et Feuillette m'a raconté que toutes les nuits, tous les elfes de la région se retrouvaient pour faire de la musique, qui emportée par le vent, éloignait les mauvais esprits de la forêt,loin du village endormi.

Ainsi, soir après soir, les petits elfes veillaient sur le sommeil des gens du village. Autour d'un feu de brindilles, certains elfes, les conteurs, s'amusaient à raconter les plus belles histoires.

J'ai passé la nuit entière, à rire, danser et faire la fête avec eux. Et quand les premières lueurs du jour sont apparues, tout ce petit monde est reparti dans les maisons du village pour retrouver leur apparence immobile durant tout le jour, jusqu'à la nuit suivante où ils reprendraient vie à nouveau. Là, était le secret des elfes, et ce soir là, je leur ai promis que ce secret resterait entre nous."

-" Mais, Papy, tu m'as tout raconté, ils vont se fâcher les petits elfes."


-" Non, mon petit, car maintenant c'est toi le gardien de ce secret."

Elliot a écouté son grand-père, émerveillé et attentif, puis, sans dire un mot, il est reparti chez lui avec le petit elfe que son grand-père lui avait donné. Il l'a serré très fort contre son coeur, en sachant que désormais, Feuillette veillerait sur toutes ses nuits.

samedi 17 avril 2010

LE PÊCHEUR DE FEUILLES


Un brave pêcheur, père de famille, avait bien du mal à nourrir ses cinq enfants. Jamais la pêche n'était vraiment abondante et il arriva même un moment où il resta dix jours sans pêcher un seul poisson.

-"Tout cela est très injuste, disaient les gens du village, c'est un homme très travailleur et il connaît son métier mieux que personne."

On le plaignait beaucoup, mais comme tout le monde était pauvre, personne ne pouvait lui venir en aide. Mais cet homme était tenace, et il aimait la mer. Il espérait toujours qu'elle finirait par se montrer généreuse avec lui.

Un jour que le Roi passait par là, il entendit les pleurs des enfants qui criaient famine. Il se renseigna. On lui dit combien le pêcheur était méritant, combien il jouait de malchance, et ce Roi, riche et bon, décida de l'aider.

-"Je veux faire quelque chose pour te venir en aide, mais je veux que tu restes pêcheur. Tu vas continuer ton métier et à chaque fois que tu prendras quelque chose dans tes filets, tu viendras le déposer sur le plateau de ma balance. Dans l'autre plateau, je mettrai le même poids en sequins d'or. Et cet or sera pour toi."

Plein d'espoir et de courage, le pêcheur reprit la mer. Les jours passèrent. Des jours et des nuits à ramer, sans une minute de repos, à lancer son filet et à le ramener sans qu'il vît l'ombre d'un poisson.

-"Je suis maudit ! Se lamentait-il, nous allons tous mourir de faim."

Epuisé, il rentra au port. Mais avant d'amarrer sa barque, il lança une dernière fois son filet. Quand il le retira, il n'y trouva qu'une feuille de chêne déjà bien abîmée par l'eau de mer. Il allait la jeter quand un de ses camarades lui dit :

-"Tu devrais la porter au Roi"

-"Mais, il va croire que je me moque de lui !"

-"Non. C'est un bon Roi, de plus il ne t'a pas dit de lui apporter du poisson mais tout ce que ton filet te ramènera."

Le pêcheur était tellement désespéré qu'il prit le chemin du palais royal. Lorsque le Roi le vit arriver avec sa prise, il se mit à rire.

-"Mon pauvre ami, cette feuille est si légère qu'elle ne fera pas bouger d'un cheveu le fléau de ma balance. Mais, puisque tu es venu, tentons l'expérience."

Le pêcheur posa la feuille sur le plateau. Elle tomba comme si on l'eût chargée de plomb. Le trésorier du Roi commença à poser des sequins d'or sur le plateau. Il en fallut soixante pour faire monter le plateau où se trouvait la feuille.

Le pêcheur s'en alla avec l'or et le Roi garda la feuille. Tous les savants du royaume examinèrent cette feuille si étrange et furent bien obligés d'admettre que cette feuille n'avait d'autre particularité que son poids. Le pêcheur fut soupçonné de magie, mais les juges déclarèrent qu'il était beaucoup trop naïf pour être magicien.

Le pêcheur ne comprenait pas, il ne pouvait pas savoir, il n'avait pas assez de mémoire pour se souvenir des moindres détails de sa vie d'enfant.

Pourtant, c'était dans sa plus tendre enfance que dormait le secret de cette feuille. Le pêcheur avait alors trois ou quatre ans, lorsqu'un laboureur, voisin de son père avait déraciné et jeté un jeune chêne né en bordure de son champ. L'enfant avait ramassé ce tout petit arbre et l'avait planté dans un endroit où personne ne cultivait le sol.
Reconnaissant, le chêne, qui avait grandi en toute liberté, avait saisi cette occasion pour remercier celui à qui il devait la vie.

Et sans doute parce qu'il détenait le pouvoir de conjurer le mauvais sort, il s'arrangea pour que le pêcheur ne ressorte plus jamais de la mer.....un filet vide.

mardi 13 avril 2010

LE DENOMME HOMME

En ces temps là, le taureau vivait loin des hommes, avec les bêtes sauvages. Il entendait souvent parler de cet animal inconnu .... l' Homme

- "Il est très fort" dit le lapin.

- " Il est très rusé" dit le renard.

- " Il est très puissant " sifflait le serpent.

Le taureau voulait en savoir plus, mais toutes les descriptions que l'on donnait de l'homme étaient toutes différentes.
Certains disaient que l'homme était blanc, d'autres noir, d'autres brun ou disaient également qu'il était bleu, rouge ou jaune car bien entendu aucune bête ne connaissait les vêtements.

Le taureau décide donc d'aller voir par lui-même.

-"Quand je l'aurai vu, je le provoquerai en duel pour savoir s'il est aussi rusé et puissant que l'on dit."

Il aiguise ses cornes, et part à la recherche de l'homme. Il voit bientôt un vieillard appuyé sur un bâton.

-"Quelle bête bizarre, à trois pattes !! Serait-ce donc lui que je cherche ? Il n'a pas l'air très fort ! C'est peut-être une ruse. MEUHHH!!! Es-tu le dénommé homme ?"

-"Non, je ne le suis plus !" sourit l'homme.

Un peu plus loin, il croise une très vieille femme toute courbée par l'âge.

-"Es-tu le dénommé homme ?"

-"Non, je suis sa mère." répond la vieille.

Alors, il voit un enfant venir dans sa direction.

-"Meuhh !!! Es-tu le dénommé homme ?"

-"Pas encore, je le serai un jour." répond l'enfant. Et il se sauve en courant.

-"Quel animal compliqué que cet homme !!! pense le taureau, les papillons sont d'abord chenilles et cocons. Les grenouilles sont têtards, mais du moins on ne les considère pas comme les plus forts et les plus rusés parmi nous."

Le pas rapide d'un chasseur tire le taureau de sa rêverie.

-"Le premier rencontré avait trois jambes, celui-ci a trois bras."

-"Meuhh!!! Es-tu le dénommé homme ?"

-"Lui-même" répond le chasseur.

-"Ravi de te rencontrer, je te croyais plus grand et plus imposant!! Je suis venu te voir. Peux-tu un peu me montrer ta force ?"

-"Volontiers"

Le chasseur épaule son fusil, et tire une volée de plomb dans les narines du taureau.

-"MEUHH !!!!"

Et le taureau s'enfuit à toute allure dans la forêt.

Les oiseaux, toujours serviables, enlèvent les plombs. Dame vache, lui met des compresses, ses blessures guérissent. Le taureau se rend à l'assemblée des animaux.

-" Alors ? Il paraît que tu as rencontré le dénommé homme? Avons-nous exagéré sa force ?" demandent le lapin, le renard et le serpent.

-"Oh non ! bien au contraire, il a failli me transformer en passoire rien qu'en éternuant !" dit le taureau


mercredi 31 mars 2010

LA VOUIVRE


La Vouivre ? Mais, la Vouivre, c'est un serpent, enfin quand je dis un serpent, il ne faut pas s'imaginer une vipère, ou une couleuvre. Non ! Elle est bien plus grande..... Plus grande qu'un homme. Elle a des ailes noires, cent fois plus larges que celles d'une chauve-souris. Et son corps.... Il est comme habillé d'une cotte de mailles en acier et quand elle est en colère, les mailles se mettent à onduler et à jeter des étincelles. Et puis...... Cette bête là n'a qu'un oeil !!!!
Un gros oeil de rubis... Un monstre quoi !!!
Si je l'ai vue? Bien sûr que non ! Mais quand j'étais petit, j'ai connu un vieillard qui avait vu la Vouivre comme je te vois en ce moment.

A l'époque, cet homme etait jeune. Il s'appelait Barberot et habitait une ferme au bord de la rivière, avec sa mère qui était veuve. Ce soir là, il s'en revenait de son travail. Il avait sa masse sur l'épaule et il marchait tranquillement en pensant à sa belle.

En prenant le dernier virage du chemin, il s'approche de la rivière et qu'est-ce qu'il voit ? Une lueur qui semble glisser sur l'eau. Il s'accroupit derrière un buisson et écarquille les yeux. La Vouivre est là..... Elle rampe sur l'eau tout en soufflant du feu. Barberot en a souvent entendu parler et il est sûr de ne pas se tromper, c'est bien la Vouivre !!

Pourtant quelque chose l'intrigue. Il ne voit rien briller sur son front et on lui a toujours dit que la Vouivre pose son oeil sur la berge avant de se baigner et cet oeil est un rubis qui vaut une fortune !! Alors, sans lâcher sa masse, effrayé tout de même, il inspecte le terrain et découvre le joyau : le rubis est encore plus gros qu'il ne pouvait l'imaginer. Barberot est ébloui. Il pense à tout l'or que représente le rubis et qui lui permettrait de faire le mariage dont il rêve.

Mais il sait que la Vouivre est à l'affût. D'autres ont tenté l'aventure et ils ont tous été dévorés par la Vouivre. Il avance un peu et voit une grosse vipère lovée à côté du rubis. Se croyant très malin, il se dit que sans son oeil la Vouivre ne doit pas voir grand-chose et qu'elle aura bien du mal à le poursuivre. Donc, s'il tue la vipère, il n'aura plus qu'à filer... Il quitte ses chaussures pour être plus léger, tient fermement sa masse et avance sans bruit pour assener au reptile un coup à assommer un boeuf. Il attrape le rubis et se met à courir en direction du village. C'est la Vouivre qui a des ailes, mais c'est Barberot qui pour l'instant semble voler.

Il a mis le rubis dans sa chemise tout contre sa poitrine, il le sent sur sa peau, aussi froid qu'un morceau de glace. Soudain, un sifflement part de la rivière, un sifflement comme jamais il n'en a entendu. Un vent chaud lui arrive dans le dos et le rubis commence à tiédir. La Vouivre est à ses trousses, mais le village est si proche...... Si proche..... Il essaie de courir plus vite, mais le rubis se met à lui brûler la poitrine et voilà que des reptiles sortent des haies. Barberot essaie bien de les enjamber, mais une vipère lui mord le talon. Et le sifflement..... se rapproche et le vent se fait plus brûlant. Quant au rubis, il est comme un charbon ardent qui lui dévore la peau.

Alors, se sentant perdu, le pauvre garçon ouvre sa chemise et laisse rouler sur le pré, la pierre précieuse.

Aussitôt, le sifflement s'apaise, le vent redevient frais et les serpents disparaissent. Tant bien que mal, Barberot regagne sa maison. Pour le soigner, le forgeron qui est un peu guérisseur pose sur ses plaies des emplâtres faits de limaille de fer

Au village, on a bien du mal à croire que Barberot a rencontré la Vouivre, mais ses blessures sont là. Et le lendemain, près de ses chaussures et de sa masse qui pèse encore sur la vipère, on voit une trace sur le sable..... Qui ne peut être que celle du monstre.

Alors, si un jour, tu rencontres la Vouivre, je te conseille de passer au large sans trop..... regarder le rubis......

dimanche 28 mars 2010

LES ETOILES DE MER

Une nuit, en bord de mer, il y eut une grande tempête.
La mer se démontait
, les vagues atteignaient des hauteurs insoupçonnées et les hommes étaient tous chez eux, à l'abri.

Au petit matin, la mer s'étant calmée, une vieille dame qui, comme à son habitude, se promenait sur la plage, constata que le rivage était recouvert d'étoiles de mer, échouées là, par la tempête.

En continuant sa marche, elle vit un petit garçon au loin. S'approchant de lui, elle se rendit compte qu'il prenait les étoiles de mer, une par une, et qu'il les lançait de toutes ses forces vers le large.

-" Mais, qu'est-ce que tu fais ? Il y en a tellement, tu ne pourras jamais toutes les sauver ! ça ne change rien !!!"

Le petit garçon leva les yeux vers elle, et, tout en fixant son regard sur le sien, saisit une autre étoile de mer et la lança très, très loin, le plus fort qu'il pût, dans la mer.

-" Toutes ? Non, mais pour celle-ci, ça change tout !"

samedi 13 mars 2010

LES KORRIGANS ET LES DEUX BOSSUS




Dans un petit village vivaient deux bossus. Pierre et Michel, tailleurs de leur état, étaient amis d'enfance. Chaque jour, ils partaient chercher du travail dans les villages, les fermes et châteaux de la région. Un soir que Michel rentrait seul, d'une longue journée de travail, il passa devant un château abandonné.

D'un naturel curieux, il décida de visiter la ruine. Il se promena de longues minutes dans les anciennes salles du bâtiment, qui laissaient encore apercevoir les splendeurs du passé. Le soleil s'était couché depuis longtemps et, à la lueur de la lune, il se dirigea vers le donjon de la bâtisse. Au moment d'en franchir la porte, il entendit des chants. Il se glissa discrètement dans la pièce pour voir d'où ils venaient.. Dans une petite cour en contrebas, il aperçut des dizaines de petits lutins qui chantaient en tournant en rond, encore et encore, ne reprenant qu'à peine leur souffle :

-" Lundi, mardi, mercredi, lundi, mardi, mercredi."

Michel avait entendu parler des Danseurs de la Nuit. Sa Grand-mère le menaçait lorsqu'il était petit de le laisser aux Danseurs quand il n'était pas sage. Pendant qu'il essayait de trouver le moyen de s'approcher des lutins, il les entendait chanter sans arrêt leur ritournelle :

-" Lundi, mardi, mercredi, lundi, mardi, mercredi." Et jamais rien d'autre.

En bas d'un escalier en colimaçon, il trouva une autre porte. En l'ouvrant, elle émit un grincement si puissant, que les lutins sursautèrent et le chant s'arrêta net.
En quelques secondes, il se sentit soulevé et transporté au milieu de la cour où les lutins le laissèrent tomber à terre. En cet instant, il fut pris de panique, il ne pensait pas les approcher de si près. Et les lutins recommencèrent leur danse autours de lui en chantant :

-" Lundi, mardi, mercredi, lundi, mardi, mercredi."

Ils l'invitèrent à danser avec eux et il n'osa pas refuser. Mais, à force de chanter toujours la même chose, il leur demanda :

-" Mais, pourquoi ne chantez-vous que ces trois mots ?"

-" Que veux-tu que nous chantions d'autre ? Elle est si jolie notre chanson!"

-" Eh bien ! Pourquoi pas : lundi, mardi, mercredi...... Jeudi, vendredi ?"

Les lutins se remirent à danser avec encore plus d'entrain en chantant ces nouvelles paroles :

-" Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi."

Un lutin, qui semblait être leur chef, arrêta la danse.

-" Pour remercier notre nouvel ami pour ces paroles, je propose que nous lui fassions un cadeau. Que veux-tu mon ami bossu, toutes les richesses dont tu pouvais rêver ou simplement que nous t'ôtions cette vilaine bosse ?."

Michel demanda qu'on lui enlève sa bosse, il avait toujours rêvé de pouvoir se promener sans qu'on la lui touche ou qu'on le montre du doigt. Son voeu fut exaucé et les lutins se remirent à danser et à chanter autours de lui.

La nuit étant bien avancée, Michel salua ses amis et rentra chez lui. Il s'endormit comme une masse et pour la première fois de sa vie.....Sur le dos !!!
Le lendemain, il croisa son ami, Pierre. Celui-ci n'en crut pas ses yeux. Michel lui raconta son incroyable aventure. Pierre décida de se rendre le soir même dans les ruines pensant à toutes les richesses que les lutins allaient lui offrir :

-" Quel idiot ce Michel. Une fois riche, une bosse n'est plus une gêne !!!"

Il se rendit donc au château et se retrouva vite dans la petite cour. Aussitôt, les lutins vinrent autours de lui pour chanter et danser leur nouvelle chanson. Il se mit à danser avec eux et leur proposa d'améliorer leur chanson.
D'un air très sûr de lui, il proposa cette nouvelle suite :

-" Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi....... Samedi, dimanche."

Les lutins furent tout décontenancés.

-" Elle est toute gâchée, notre chanson, ça ne rime plus."

Les lutins s'énervaient de plus en plus. Leur chef fit le silence.

-" Voyons, voyons, mes amis..... Il a voulu nous aider, même si ses mots furent mal choisis. Remercions-le pour sa gentillesse."

Et les lutins de crier :

-" D'accord, d'accord, que veux-tu pour ton aide, petit bossu ?"

-" Je voudrais ce que Michel a laissé, hier !!"

Les lutins se mirent à crier :

-"La bosse ! La bosse !"

Et le voeu fut exaucé. En quelques secondes, le pauvre Pierre devint bossu devant et derrière. Tout le reste de sa vie, il garda sur le dos sa bosse et celle de Michel sur le ventre.

Ce qu'il advint de l'amitié de Pierre et Michel, l'histoire ne le dit pas. Cependant, il est probable qu'elle fut bien lourde à porter pour Pierre........



jeudi 4 mars 2010

L'HOMME QUI PARLAIT A LA MER


Il y a très longtemps, il y avait déjà la mer, le ciel et la terre. La mer ne changeait pas de place. Chacun avait son domaine. Les poissons nageaient dans la mer, les oiseaux chantaient dans le ciel et les hommes labouraient la terre.

Parmi ces hommes, il y avait un très vieil homme avec des yeux bleus et une barbe argentée. Il ne manquait de rien. Il cultivait du blé et faisait son pain. Grâce à sa vache, il avait du lait et grâce à son verger, il pouvait manger des fruits.

Un jour, le vieil homme a une envie comme tout le monde peut en avoir une. Il a travaillé toute la journée et comme il fait très chaud, il a envie de prendre un bain mais comme la mer est très loin, il ne sait pas comment parler à la mer.

Alors, il se met à fredonner :

Oh mer, toi qui est superbe
J'aimerais tant il fait chaud,
Que tu viennes dans mon herbe
Pour me plonger dans ton eau

Un oiseau passe et entend la chanson ; Il décide de l'emporter jusqu'à la mer. La mer, heureuse d'entendre dire qu'elle est belle remonte sur l'herbe jusqu'aux pieds du vieil homme. L'homme enlève ses vêtements et entre dans la mer. Une fois que le vieil homme s'est bien rafraîchi, il retourne dans son champ et la mer se retire.

Et chaque jour, le vieil homme appelle la mer. Il apprend vite à nager, à pêcher et quand la mer se retire, elle lui laisse toujours quelques crevettes ou des crabes.

Le vieil homme est heureux, mais un jour, il a une autre envie. Il veut découvrir son pays la Normandie et il part avec un bâton et un baluchon. Il parcourt le pays pendant 7 longues années.

Pendant ce temps là, la mer est triste d'avoir perdu son vieil homme. Elle décide de partir à sa recherche. Elle arrive dans la baie du Mont Saint Michel :

- Sable, mon ami, as-tu vu un vieil homme avec les yeux bleus et une barbe argentée ?

- Je n'ai rien vu, mais je suis trempé maintenant.

- Excuse-moi.

- Falaises, n'auriez-vous pas vu un vieil homme aux yeux bleus et à la barbe argentée ?

- Non....Mais arrête.... Tu abîmes nos pierres.

- Excusez-moi.

Et la mer se retire, elle remonte le fleuve la Seine.

- Oh, fleuve, n'aurais-tu pas vu un vieil homme aux yeux bleus et à la barbe argentée ?

- Non, mais sort de mon lit, tu fais déborder mes berges.

Et la mer se retire, elle cherche partout, dans le moindre recoin mais ne trouve pas le vieil homme. Elle devient de plus en plus triste.

Pourtant, un soir, elle voit arriver des milliers d'enfants, des milliers de femmes, des milliers d'hommes et à la tête de ce cortège, devinez qui ?

Le vieil homme aux yeux bleus et à la barbe argentée. Tous sont venus pour voir la mer et ses richesses..

Et voilà pourquoi, à cause, d'une simple envie, l'envie d'un vieil homme aux yeux bleus et à la barbe argentée, la mer a inventé les marées.